Cher compagnon Jorge Arreaza, ministre du Pouvoir populaire pour les Relations extérieures de la République bolivarienne du Venezuela ;
Chers ministres et chefs de délégation ;
Messieurs les délégués et invités,
Je remercie le peuple et le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela de leur accueil chaleureux.
C’est un honneur pour moi que de partager cette salle avec les plus de cent vingt pays membres du Mouvement des non-alignés, qui est un mécanisme de concertation politique indispensable dans la conjoncture internationale actuelle.
Sur le terrain politique, les visées de domination et d’hégémonie dans les relations internationales violent les principes du droit international et de la Charte de l’Organisation des Nations Unies et en entravent l’application.
Sur le terrain économique, le sous-développement, la pauvreté, la faim et la marginalisation, fruits de l’ordre économique international injuste en vigueur, se sont aggravés à cause des modèles néolibéraux. Ce qui n’empêche pas la modernisation des armes nucléaires et l’augmentation des dépenses militaires, lesquelles se sont chiffrées en 2018 à 1,8 billion de dollars, presque 2 billions, dont 649 milliards pour les seuls États-Unis.
Monsieur le Président,
De vieux et nouveaux problèmes obligent les membres du Mouvement des pays non alignés à rester unis pour défendre leurs principes fondateurs et pour promouvoir la paix et le développement de nos peuples.
La terrible guerre imposé au peuple syrien lui a coûté d’innombrables vies. Nous lui exprimons notre solidarité.
Les décisions unilatérales des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et le Golan syrien occupé comme partie du territoire israélien, et de se retirer du Plan d’action global conjoint sur le programme nucléaire, augmenter les sanctions unilatérales et la menace militaire contre la République islamique d’Iran, ont accru l’instabilité au Moyen-Orient.
Le conflit israélo-palestinien exige un règlement large, juste et durable, fondé sur la création de deux États afin que le peuple palestinien puisse exercer son droit à l’autodétermination et disposer d’un État indépendant et souverain dans les frontières antérieures à 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Le peuple portoricain n’a toujours pas atteint l’indépendance qu’il mérite. D’autres nations ne peuvent toujours pas exercer son droit à l’autodétermination.
Nous manifestons notre soutien à la revendication légitime de l’Argentine sur les iles Malvinas, Sandwich du Sud et Georgia du Sud.
Nous réaffirmons notre solidarité inébranlable avec le peuple sahraoui et le soutien à la recherche d’une réponse définitive a la question du Sahara occidental, qui lui permette d’exercer son droit à l’autodétermination et à vivre en paix dans son territoire.
Nous nous félicitons du rapprochement et du dialogue entre les deux Corée, ce qui constitue le moyen d’instaurer une paix durable, d’assurer la réconciliation et la stabilité dans la presqu’ile coréenne. Et en même temps, nous condamnons fermement l’imposition unilatérale et injuste des sanctions contre la République populaire démocratique de Corée ainsi que l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures de ce pays.
Les droits de l’homme continuent de faire l’objet de politisation et de deux-poids-deux-mesures. La coopération internationale dans ce domaine ne peut reposer que sur le dialogue respectueux, lui-même fondé sur les principes d’objectivité, d’impartialité et de non-sélectivité et sur le respect du droit de chaque peuple à déterminer librement son système politique, économique, social et culturel ainsi que son modèle de développement.
Nous devons réclamer toujours plus haut – et plus que jamais – le respect du principe selon lequel aucun État n’a le droit d’exercer contre un autre des pressions ou de recourir à des menaces, dont l’application de mesures de coercition unilatérales contraires au droit international.
Ces derniers mois, l’administration étasunienne a mené une politique de plus en plus carrément hostile envers notre pays. La recrudescence du blocus et son application extraterritoriale violent le droit international et bafouent la souveraineté de tous les États. Le blocus constitue non seulement le principal obstacle à notre développement, mais aussi une violation flagrante des droits de l’homme pour tous les Cubains.
La loi Helms-Burton constitue l’instrument politique et juridique fondamental de cette agressivité étasunienne, elle viole et bafoue la libre détermination des peuples, la liberté de commerce, l’égalité souveraine des États, la non-ingérence dans les affaires intérieures des États et la coexistence pacifique entre les nations. De plus, cette loi a des visées carrément extraterritoriales puisqu’elle prétend soumettre des citoyens et des institutions de pays tiers à la juridiction de cours des USA à la suite d’actions légitimes survenues hors de son territoire.
L’administration étasunienne cherche de la sorte à détruire la Révolution cubaine en asphyxiant l’économie de notre peuple, en faisant souffrir les familles, en fomentant la carence et la pénurie, en dressant des obstacles au développement. Mais, une fois de plus, elle fera fiasco, comme elle l’a fait depuis soixante ans.
La République bolivarienne du Venezuela, nation sœur, doit toujours faire face à une escalade de pressions et d’action de l’administration étasunienne qui appartiennent à la guerre non classique, tentatives de coups d’État, sanctions économiques et autres actes hostiles et illégales qui nuisent au bien-être du peuple vénézuélien.
Le gouvernement de la République de Cuba réaffirme son appui et sa solidarité résolus au président constitutionnel Nicolás Maduro Moros, à la Révolution bolivarienne et chaviste et à l’union civico-militaire de son peuple. Le droit de nos peuples à la souveraineté se joue en ce moment même en République bolivarienne du Venezuela, une nation sœur. Nous devons donc défendre les principes de Bandung, les buts et principes adoptés au Quatorzième Sommet du Mouvement tenu à La Havane et la Proclamation par la CELAC de l’Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix, tous piliers incontournables si nous voulons sauvegarder la souveraineté, l’indépendance et l’égalité de tous les États.
Nous rejetons également les tentatives visant à déstabiliser la République sœur de Nicaragua, un pays de paix et où d’importants progrès sociaux, économiques et de sécurité publique ont été réalisés en faveur de son peuple, guidés par le commandant-président Daniel Ortega.
Nous manifestons notre ferme soutien et solidarité à la révolution démocratique et culturelle dirigée par le président frère Evo Morales Ayma, qui a placé l’État plurinational de Bolivie à l’avant-garde de la lutte pour le développement durable et la justice sociale.
Sur un théâtre international toujours plus périlleux et complexe, où des menaces sans précédent pèsent sur la sécurité et le bien-être de nos nations, l’unité et la solidarité des pays non alignés sont capitales. À cet effet, il est nécessaire de conserver le concept de consensus appliqué historiquement dans le Mouvement, ce qui inclue la tenue des consultations préalables aux réunions et des débats approfondis dans leur sein, afin d’élargir le marge d’entendement, ayant toujours présent la recherche d’un accord solide, ce qui n’exige ni n’implique unanimité. Le document sur la Méthodologie de Cartagena ne suppose pas l’imposition des exigences numériques dans la prise des décisions.
De même qu’il est vital de préserver, de relancer et de renforcer le Mouvement des pays non alignés dont les principes fondateurs sont toujours aussi actuels.
Monsieur le Président,
Nous reconnaissons la contribution du Venezuela, à titre de président, au renforcement de notre Mouvement et à la préservation de son unité.
Nous assurons la République d’Azerbaïdjan, prochaine présidente du Mouvement des pays non alignés, de tout notre appui.
Nous réaffirmons l’engagement inconditionnel de Cuba envers le multilatéralisme et continuerons de contribuer aux efforts qui seront consentis en vue d’instaurer un ordre international démocratique, juste et équitable, qui garantisse à tous les peuples, comme ils le réclament, la paix et le développement durable. Ce monde sera possible si nous nous battons de conserve pour y parvenir.
Je vous remercie.