Achat de devises par l’État : une étape essentielle pour mettre en œuvre le marché de changes

Dans son explication sur le processus de mise en œuvre du marché des changes à Cuba, une mesure annoncée lors de la récente session de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, et sur les résultats attendus de son application, Alejandro Gil Fernandez, vice-Premier ministre et ministre de l'Économie et de la Planification (MEP), a déclaré que cette décision, ainsi que d'autres, nous permettra d'avancer dans un contexte qui demeure complexe : la pandémie de COVID-19, le durcissement du blocus, la crise économique mondiale, etc.
À cet égard, il a souligné que ce marché des changes est une pièce manquante dans l’engrenage, dans le mécanisme de fonctionnement de l'économie, lequel n’est pas absent  par conception, mais en raison des conditions dans lesquelles nous avons dû opérer ces dernières années.
Comme nous l'avons signalé, a-t-il ajouté, l'économie nationale commence progressivement à montrer des signes de reprise et l’on observe une certaine croissance des activités clés et un redressement de certains niveaux des recettes en devises, bien qu’encore inférieurs à ceux atteints en 2018 et 2019.
Il est clair que l'une des questions essentielles pour faire avancer l'économie est d'augmenter les recettes en devises du pays, a-t-il déclaré.
Notre économie est ouverte, avec un niveau élevé d'importations et doit faire face à des augmentations des prix internationaux, des carburants, des aliments, du fret, etc.
« Il s’agit une pièce manquante dans le mécanisme financier et monétaire du pays, et nous avons évalué dans nos conditions, avec nos particularités, celles d'une économie socialiste, inclusive, qui ne répond pas à la conception d'une économie de marché, quelle est la manière la plus cohérente et objective d'avancer dans sa mise en œuvre. »
Il a précisé qu'il s’est agi d'un travail collectif, avec des spécialistes du ministère des Finances et des Prix et de la Banque centrale de Cuba, et avec le soutien du monde universitaire, et toujours sous la direction personnelle du Premier secrétaire du Comité central du Parti, Miguel Diaz-Canel Bermudez, et du Premier ministre, Manuel Marrero Cruz.
Nous nous sommes appuyés sur le concept du général d'armée Raul Castro, selon lequel oui, c’est possible, et que nous devons profiter de nos points forts et trouver des solutions à nos problèmes qui dépendent de nos propres efforts, a ajouté le vice-Premier ministre.
Comme nous l'avons signalé à l'Assemblée, il y a aujourd'hui une quantité de devises étrangères entrant dans le pays qui n'est pas captée par le système financier national, mais qui circule sur d'autres marchés informels, a-t-il dit. C'est pourquoi, a-t-il souligné, nous devons prendre des décisions pour capter ces devises et les investir en fonction de la durabilité du développement économique et social de Cuba.
Il se trouve également, a-t-il reconnu, que le taux de change actuel auquel ces devises sont achetées et échangées a donné naissance à un marché informel qui les collecte à un taux de change plus élevé, d’où une incitation à les échanger par cette voie et non sur le marché formel, si bien que nous devons également en tenir compte comme point de départ.
Le marché des changes ne peut pas opérer à un taux de change de 1x24, a-t-il dit, car nous aurions besoin d’une quantité de devises dont nous ne disposons pas. De plus, nous destinerions des devises au marché des changes, alors qu’en ce moment elles ont un autre usage dans l'économie.
Et de s’interroger : « Comment un marché des changes doit-il fonctionner de manière cohérente ? » Il a précisé qu’il doit fonctionner sur le fait que vous achetez une certaine quantité de devises qui entrent dans le pays, et vous en vendez une certaine quantité, parce qu’il y a une demande, et la logique veut que cette opération se solde par un résultat net positif, a-t-il dit.
« Autrement dit, l'État achète plus de devises qu'il n'en vend, et ce résultat net positif puisse être investi dans l'économie, générant des offres de biens et de services en monnaie nationale, de sorte qu'il y ait une incitation à échanger des devises.
Il a insisté sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une mesure magique, que l’on peut isoler du reste des mesures annoncées. Le succès, a-t-il souligné, réside dans le fait qu’il existe un niveau d'offre en monnaie nationale qui incite les personnes qui reçoivent des devises de l'étranger ou les voyageurs internationaux à vouloir les échanger contre des pesos cubains.
« L'objectif stratégique est que nous opérions dans l'économie en pesos cubains, mais avec un taux de change qui garantisse la convertibilité interne de la monnaie, et qui offre un réel pouvoir d'achat. »
Cependant, a-t-il prévenu, cela ne se fait pas d'un seul coup, il y a un chemin à parcourir. Au départ, nous avons eu besoin d'introduire la vente de devises dans le pays, et qu’il y ait une demande d’achat de devises. Ce n'est pas le scénario idéal, nous le savons, a-t-il rappelé.
Nous comprenons, a-t-il ajouté, que les conditions actuelles sont telles que la demande d'achat de devises est supérieure à l'offre, et qu'en matière de marché, il existe une variable d’ajustement : le taux de change.
« Mais, plus le taux de change est élevé, plus les personnes sont incitées à vendre, et moins à acheter, alors que le marché doit fonctionner en équilibre. »
Sur le fait de fixer un taux de change plus bas, le ministre a déclaré qu’il ne serait pas responsable, ni sur le plan économique ni sur le plan politique, de commencer à vendre beaucoup plus que ce que nous allons acheter, et que cette brèche entre ce qui se vend et s’achète qui va se former soit couverte par l’État avec d'autres recettes qui ne seraient pas générées par le marché des changes, a-t-il affirmé.
Il a indiqué que la réponse est de chercher la durabilité du marché des changes avec ses propres sources et non avec d'autres qui ont des destinations prioritaires : nourriture, carburant, médicaments, etc. Ainsi, a-t-il  dit, nous devons prendre un ensemble de mesures de sauvegarde afin d’éviter que la demande soit supérieure à l'offre, ce qui nous conduirait à augmenter le taux de change, afin de travailler avec un marché équilibré.
À propos du schéma d'allocation des devises, précédemment mis en œuvre avec certaines productions spécifiques, Gil Fernandez a expliqué que lors de la récente session extraordinaire de l'Assemblée nationale, il a été proposé de faire un premier pas dans la conception du marché des changes, qui était plutôt la mise en œuvre d'un schéma secondaire d'allocation des devises.

Premières étapes de la mise en œuvre du marché des changes à Cuba Photo : Banque centrale de Cuba

À ce moment-là, il avait été expliqué que le marché des changes allait évoluer entre le taux de change formel de un dollar étasunien pour 24 pesos et le taux de change sur le marché informel. Gil Fernandez a fait valoir que le taux de change du marché informel n'est pas le taux de change d'équilibre de l'économie cubaine, mais à ce moment-là, il n’était pas fait référence à la population, mais plutôt de prendre des devises pour les investir de manière progressive et sélective afin financer les acteurs économiques étatiques et non étatiques qui pourraient, sans augmenter les prix de vente à la population, assumer une augmentation du taux de change.
Ces investissements ont été réalisés principalement dans certains productions manufacturées et alimentaires, afin de pouvoir extraire une certaine quantité de liquidités en CUP de l'économie.
Cependant, ce schéma déjà mis en œuvre dans certaines entreprises « n'est pas idéal car il est sélectif, progressif et n'a pas de source, puisque la source même de ce schéma de change secondaire sont les recettes courantes du pays ».
À la question de savoir quel sera le processus vers ce marché des changes, il a expliqué que nous nous acheminons vers la construction de ce marché et qu'il sera opérationnel lorsqu'il y aura des opérations d'achat et de vente, avec une certaine sauvegarde dans la vente, car nous ne pouvons pas drainer des devises d’autres environnements ou sources monétaires.
C'est pourquoi, afin de couvrir la brèche qui peut exister, au départ, on travaille sur la stabilité du fonctionnement du marché des changes, qui doit se traduire par l'augmentation de la production et de l'offre en pesos.
Sur cette voie vers le marché des changes, nous avons décidé de commencer par l’achat de toutes les devises, y compris le dollar en espèces à un taux de change supérieur au taux actuel, a ajouté le ministre, et il assuré que la vente de devises sera également mise en œuvre, mais pas dans l’immédiat. Pour l'instant ce sera l'achat à un taux de change plus élevé que celui de un pour 24 qui existe aujourd’hui, ce qui encouragera la vente de ces devises à l'État.

L'ACHAT DE DEVISES ÉTRANGÈRES COMMENCERA CE JEUDI 4 AOÛT

L'achat de devises commencera ce jeudi 4 août dans tous les établissements destinés à cet effet, tels que les aéroports, les hôtels, les Cadecas (Bureaux de change), les banques. L'entrée de ces devises repose sur le renouvellement et l’extension des offres en pesos cubains, afin de pouvoir mettre en place le modèle intégral d'exécution du marché des changes.
À propos du dollar étasunien, le ministre a précisé que l’achat du dollar en espèces est possible, mais qu'il n'est pas possible de le mettre sur la carte de monnaie librement convertible (MLC), en raison du blocus imposé par le gouvernement des États-Unis à l'Île.
Il n'est pas possible, dans le processus de bancarisation, de donner une capacité immédiate d'achat à cette devise étasunienne, car Cuba, étant donné le blocus, ne peut pas utiliser cette monnaie sur le marché international. Ce sont des mesures qui sont restées intactes et qui désavantagent également la population.
Dans un autre ordre d'idées, Gil Fernandez a précisé que ce taux de change appliqué aux personnes physiques n'a aucun effet sur le fonctionnement du secteur des entreprises, qui se maintient à 1x24.
Il a ajouté que des mesures ont déjà été prises qui nous ont mis sur la voie de ce marché des changes stable et unique, notamment la diversification des  productions, l’accroissement des entreprises privées et la relance du tourisme. Ce pas vers le marché des changes permettra une augmentation de l'offre en pesos, une plus grande participation des producteurs nationaux et une augmentation du financement de l'industrie nationale.
L’un des principaux avantages de cette décision est la possibilité, pour les Cubains et les voyageurs, de disposer d'un marché des changes attractif qui leur permettra de ne pas avoir à recourir au marché informel, a-t-il souligné.
Pour sa part, Marta Sabina Wilson Gonzalez, ministre présidente de la Banque centrale de Cuba, a expliqué que des normes ont été établies pour faciliter la mise en œuvre de cette nouvelle mesure.
Il a fallu tout d’abord abroger les décrets 17 et 37 de 2021 et 62/2022, qui établissaient un taux de change unique pour opérer dans l'économie, et à en établir un nouveau, le 63/2022, afin de pouvoir mettre en œuvre différents taux de change.
Elle a précisé l’adoption de la Résolution 126, selon laquelle la Banque centrale de Cuba peut émettre plusieurs taux de change, et la 127, qui établit le marché des changes et l'achat de devises étrangères comme première étape.
Wilson Gonzalez a expliqué que ce type de marché des changes s'applique à toutes les personnes physiques, qui peuvent effectuer la vente par le biais de transferts reçus de l'étranger ; sur les comptes en MLC et demander un transfert vers le compte en pesos (CUP) ; le change peut également se faire en espèces à la banque qui remettra la monnaie nationale.
Toutefois, a-t-elle affirmé, les marges commerciales seront favorisées pour encourager les transactions électroniques, ce qui n'affecte pas la remise d'argent liquide.
Dans le cadre des études menées par la BCC et d'autres organismes, il a été décidé que cette nouvelle mesure sera mise en œuvre dans les agences bancaires de toutes les provinces. Cependant, elle ne sera pas encore effective dans 40 municipalités du pays. Cela dépendra du niveau de population et du potentiel du système bancaire, mais à mesure que la demande le permettra, ces capacités seront augmentées.
La Banque populaire d’économie, la Banque de crédit et de commerce, la Banque métropolitaine et la Banque financière internationale annonceront à travers leurs profils officiels sur les réseaux sociaux les succursales qui offriront ce service et, dans le cas des Cadeca, elles se trouveront dans les aéroports, les hôtels et les centres touristiques.
Elle a prévenu que, bien que ces opérations se fassent au guichet des agences bancaires, des travaux sont déjà en cours pour apporter des modifications aux systèmes des guichets automatiques, aux terminaux de point de vente (TPV) et aux plates-formes électroniques afin de permettre, dans un avenir proche, de réaliser des ventes par le biais de ces mécanismes. « Si cela était effectué en ce moment à travers certains des canaux cités, le taux de change reçu serait de 24 CUP pour 1 USD et non celui établi sur le marché des changes », a-t-il déclaré.

TAUX DE CHANGE : 120 CUP X 1 USD

Dans le cadre des études réalisées pour cette mesure, a ajouté Wilson Gonzalez, il a été considéré que le taux de change de 120 pesos cubains pour un dollar étasunien – en tant que monnaie de change – répondrait davantage aux attentes de ceux qui souhaitent vendre des devises et du système bancaire qui souhaite l'acquérir.
Elle a précisé qu'il ne s'agit pas du taux de change d’équilibre de l’économie et que d'autres mesures seront prises pour y parvenir. En attendant, le fonctionnement du marché sera observé et, en fonction de cela, ce taux, qui n'est pas statique, sera établi.
Dans un premier temps, a-t-elle dit, il est fixé par la BCC par rapport au dollar et les banques disposent d'une marge – entre 2 et 9 % – qui est établie comme une norme internationale et qui favorisera, a-t-elle répété, l'achat par les banques de devises différentes du dollar et les opérations sans utiliser d’argent liquide.
Pour ce dernier cas, a-t-elle illustré, pour les transferts étrangers, la marge pour l'achat de la devise sera de zéro – le même taux de change que celui publié par la BCC -– ainsi que pour l'achat ou le retrait de pesos à partir de cartes internationales et les transferts de comptes en devises vers des comptes CUP (Pesos cubains).

Et d’ajouter  que, pour les retraits en espèces sur les comptes en devises, la marge sera de 1 % ; pour les dépôts en en devises en espèces sur les comptes CUP, la marge commerciale sera de 1,50 % et le dollar aura un « impact », sa marge étant de 7,50 %.

MARGES COMMERCIALES POUR L’ACHAT

-L'opération d'achat de devises en espèces aux guichets des banques, aux Cadeca (Bureaux de change), dans les ports, les aéroports et les hôtels sera de 2,00 %.

- L'opération d'achat de dollar étasunien (USD) en espèces sera de 8,00 %.

- La transaction pour l'achat de devises en espèces les jours fériés et les jours de fête sera de 3,00 % et pour le dollar étasunien elle sera de 9,00 %.

- Les transferts en provenance de l'étranger, les achats ou retraits en CUP à partir de cartes internationales, les transferts de comptes en devises vers des comptes CUP seront de 0,00 %.

- Retrait d'espèces en CUP depuis un compte en devises : 1,00 %.

- Dépôts de devises en espèces sur le compte CUP : 1,50%.

- Dépôts de dollar étasunien en espèces sur des comptes CUP : 7,50%.

LA MESURE GÉNÈRE DES DISTORSIONS, MAIS ELLE EST INDISPENSABLE

Alejandro Gil Fernandez a souligné que c’est intentionnellement qu’a été utilisé, dans les informations récentes, le concept de taux de change économiquement fondé, plutôt que le taux de change d'équilibre, car le premier fournit une garantie raisonnable qu'il existe une incitation à vendre ces monnaies à l'État et que l'État pourra les acheter.
Cela ouvre donc la possibilité aux personnes qui ont un dollar en espèces de l'échanger légalement en pesos cubains et de consommer en pesos cubains, car dans la structure de la circulation de détail du pays, a-t-il rappelé, plus de 75% est effectué en monnaie nationale.
Le ministre a reconnu que cet échange garantit à la personne un retour en monnaie nationale qui, aujourd'hui, lui donne même un pouvoir d'achat supérieur à ceux d’entre nous percevons un salaire.
Cela signifie qu’il se crée une distorsion des prix relatifs. Et il a donné un exemple : une personne qui achète aujourd'hui un litre d'essence à 30 pesos, selon le taux de change 1x24, l'achète à 1,20 en dollars, mais si on le mesure avec le fait que pour un dollar il a reçu 110 pesos,  il y aura alors une réduction du prix, et cela se produit avec l'électricité ou tout autre service en monnaie nationale.
En ce sens, a-t-il averti, il n'y a pas de croissance du niveau des prix de l'économie au niveau du nouveau taux de change, et c'est à cause de ces distorsions que nous devons nous dépêcher de progresser davantage dans le fonctionnement cohérent du marché des changes, car cela résout des problèmes, mais en génère d'autres, propre à la trajectoire qui a été mentionnée pour atteindre un certain équilibre.

Cette mesure, a-t-il souligné, ne génère aucune base pour l'augmentation des prix, la mesure n'a aucun impact sur cela, et dans ce contexte, plus le taux de change est élevé, plus il stimule les achats de l'État.
Outre les distorsions que cette mesure pourrait entraîner, a-t-il réaffirmé, le plus grand coût aujourd'hui est de ne pas disposer de devises, et dans la mesure où nous aurons la capacité de les capter et d'investir dans l'économie et d'augmenter l'offre en pesos, nous pourrons prendre des décisions sur la réorganisation des marchés.
Par conséquent, le vice-Premier ministre a précisé que le taux de change de 120 n'est pas un taux d'équilibre, lorsque nous commencerons l’achat et la vente, nous en gérerons un qui équilibre l'offre et la demande, et nous devrons mettre des limites à la vente, car si nous laissons le taux de change corriger les distorsions, il augmentera et ce n'est pas l'objectif, a-t-il dit.
Même dans ce dernier scénario, a-t-il poursuivi, lorsque nous aurons un taux de change d'équilibre pour le marché des changes, ce ne sera pas le taux de change de l'économie, car il y a des sources qui n’ont pas d’influence sur ce marché, comme le tourisme, les exportations de nickel, de rhum et de tabac.
L'objectif, qui est le point B dont nous parlons, est un taux de change d'équilibre unique, pour toute l'économie, mais cela se fera sans précipitation, il nous faudra avancer sans faire d'erreurs qui conduiraient à des résultats négatifs. L'objectif est de générer des bénéfices pour notre société.
Par ailleurs, a-t-il dit, il y a une certaine tendance à ne pas accepter la monnaie nationale, ce qui est illégal car c'est notre monnaie légale, notre devise, et cette question doit être corrigée, car si nous ne l'acceptons pas, elle n'aura aucune valeur.
Étape par étape, nous allons générer un environnement légal, où nous créerons les conditions permettant aux gens de faire leur échange avec l'État et nous pourrons utiliser les devises pour le bien du pays. L'objectif ultime, a-t-il dit, est une société avec le plus d'équité et de justice sociale possible, dans la mesure où l'État capte les devises, celles-ci sont réinvesties en faveur de la société et, par conséquent, si nous parvenons à faire que cela fonctionne, cela aura un impact positif sur la population.
Il existe des mesures visant directement les personnes vulnérables et nous sommes déjà en train d’achever la numérisation d’une base de données à cet égard. Nous accordons une attention différenciée dans la distribution des ressources, mais toute cette attention a besoin d’appui, toutes ces devises ont pour but atteindre cette équité et à donner un sens au socialisme.
Si l'on considère la mesure de manière isolée, on peut ne pas en voir l'effet de manière individuelle, mais l'idée est de donner une légalité au marché des changes, de canaliser ces devises étrangères au profit de la société, a-t-il expliqué.
Cette mesure n'a pas d'effet immédiat, mais contribue à la réalisation de cet objectif, elle n'enlève rien et va dans le sens d'un bénéfice pour la population. En outre, elle s'attaque au manque de devises étrangères, cherche un mécanisme pour les canaliser en fonction de l'offre en monnaie nationale et pour récupérer le pouvoir d'achat du peso cubain ; elle va dans le sens d’une économie opérant dans toutes ses transactions avec la monnaie nationale et ayant un taux de change à convertibilité interne et un pouvoir d'achat du revenu du travail.
Cette mesure s’inscrit dans une vision globale, mais elle est essentielle car c'est une pièce qui nous manque dans la mise en œuvre pratique, ce qui nous permettrait de créer des conditions plus favorables pour avancer dans la reprise progressive de l'économie, a-t-il conclu.

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