Le 25 février, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a annoncé des restrictions en matière de visas pour les fonctionnaires du gouvernement cubain et toute autre personne dans le monde qui est « complice » des programmes d'assistance médicale à l'étranger de la nation insulaire. Un communiqué du département d'État américain a précisé que la sanction s'étendait aux fonctionnaires « actuels et anciens » et à la « famille immédiate de ces personnes ».
Cette mesure, la septième prise à l'encontre de Cuba en un mois, a des conséquences internationales. Depuis des décennies, des dizaines de milliers de professionnels de la santé cubains ont été déployés dans une soixantaine de pays, soit bien plus que les effectifs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et travaillent pour la plupart auprès de populations peu ou pas desservies dans les pays du Sud.
Le gouvernement américain accuse Cuba de trafic d'êtres humains, assimilant même le personnel médical cubain à l'étranger à des esclaves. Le tweet de Rubio reprend ce prétexte.
Le véritable objectif est de saper à la fois le prestige international de Cuba et les revenus qu'elle tire de l'exportation de services médicaux. Depuis 2004, les recettes d'exportation des services médicaux et professionnels cubains constituent la principale source de revenus de l'île.
La capacité de Cuba à s'engager dans un commerce international « normal » est actuellement entravée par le blocus américain de longue date, mais l'État socialiste a réussi à transformer ses investissements dans l'éducation et les soins de santé en recettes intérieures, tout en maintenant une assistance médicale gratuite pour les pays du Sud, sur la base de ses principes internationalistes.