Monsieur le Secrétaire général;
Monsieur le Président;
Chers délégués,
Il est consternant de constater que, soixante-quinze ans après les bombardements criminels d’Hiroshima et de Nagasaki, il existe encore 13 400 armes nucléaires, dont presque 1 800 sont en état d’alerte opérationnelle et 3 720 déployées1, plus de la moitié appartenant aux Etats-Unis, le pays qui maintient la plus grande quantité d’armes prêtes à être utilisées2 et le seul au monde à avoir largué deux bombes atomiques.
La communauté internationale ne saurait rester impassible face à la Révision de la posture nucléaire des Etats-Unis, qui rabaisse le seuil d’utilisation de ces armes, même en réponse à ce qu’ils appellent des « menaces stratégiques non nucléaires ».
Nous rejetons la décision de l’administration étasunienne de se retirer du Plan d’action global commun avec l’Iran et du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé avec l’ancienne Union soviétique, ces actions unilatérales ayant de graves conséquences pour la stabilité et la sécurité internationales.
Nous invitons instamment les Etats-Unis à renouveler le Traité de réduction des armes stratégiques (START) avec la Russie.
Nous condamnons leurs tentatives de ressusciter la Doctrine Monroe, ce qui viole le droit international et la Proclamation faisant de l’Amérique latine et des Caraïbes une Zone de paix.
Monsieur le Président,
La pandémie du Covid-19 a démontré la fragilité d’un monde où l’accès de tous aux services de santé élémentaires n’est pas garanti, mais où l’on modernise et renforce les arsenaux nucléaires au nom de conceptions ou de doctrines militaires de défense et de sécurité qui restent une menace pour l’humanité.
En matière de désarmement, l’élimination totale des armes nucléaires dont être la première des priorités, l’énergie nucléaire ne devant être utilisée qu’à des fins pacifiques en vue du développement socioéconomique des États, sans discrimination.
Nous réitérons l’appel à ratifier le Traité sur la prohibition des armes nucléaires. Cuba est fière d’avoir été le cinquième État à l’avoir ratifié, de faire partie de la première Zone exempte d’armes nucléaires dans une partie du monde à population dense, d’appartenir à la première région du monde à s’être proclamée Zone de paix et d’être membre actif du Mouvement des pays non alignés, promoteur de la commémoration de la « Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires ».
Comme l’a dit le leader historique de la Révolution cubaine, Fidel Castro Ruz, « les bombes pourront bien tuer les affamés, les malades, les ignorants, mais elles ne peuvent tuer la faim, les maladies, l’ignorance ».
Nous méritons un monde de paix, exempt d’armes nucléaires. Luttons donc pour l’avoir.
Je vous remercie.
1 Résumé de l’Annuaire SIPRI 2020. Tiré de https://www.sipri.org/sites/default/files/2020-06/yb20_summary_en_v2.pdf
2 Id.
Extrait de CubaMINREX.