Le respect du Droit international est une condition indispensable pour garantir la coexistence pacifique

Intervention de Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, au Sommet extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement de la CELAC, afin de discuter de l'irruption dans la mission diplomatique du Mexique en Équateur, depuis le Palais de la Révolution, le 16 avril 2024, « Année 66 de la Révolution »  

(Traduction de la version sténographiée de la Présidence de la République)

Nos salutations, chère présidente Xiomara Castro,
Excellences Messieurs les chefs d'État et de gouvernement, et autres représentants des nations de notre région,
Au nom de son peuple et de son gouvernement, Cuba remercie et soutient ce Sommet extraordinaire de la CELAC, en raison de la gravité de la question qui nous convoque.
En tant que mécanisme légitime et unique de dialogue et de concertation réunissant les 33 pays d'Amérique latine et des Caraïbes, nous avons la responsabilité de nous pencher et de nous prononcer sur les graves événements survenus le 5 avril dernier à l'ambassade du Mexique en Équateur.
Il y a quelques semaines, à l'occasion du 10e anniversaire de la Proclamation de l'Amérique latine et des Caraïbes comme Zone de paix, j'ai rappelé le devoir commun de ratifier l'engagement selon lequel aucun pays d'Amérique latine et des Caraïbes n'utiliserait jamais la violence contre un pays frère.
Agissant à l’encontre de ce devoir et de nos engagements, le 5 avril, la police équatorienne a fait violemment irruption dans l'enceinte diplomatique du Mexique à Quito, un acte hostile et inacceptable qui mérite le rejet le plus catégorique.
Je réitère ici la ferme condamnation par Cuba de cette violation flagrante du Droit international, y compris de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et le droit d'asile.
Les images que nous avons observées ne laissent aucun doute à cet égard :
La souveraineté du Mexique a été violée.
L'intégrité physique et la dignité du personnel diplomatique ont été outragées.
Le recours au dialogue et au règlement pacifique des différends, fondement des relations entre nos nations, a été ignoré.
L'engagement auquel nous avons tous souscrit dans la Proclamation de paix de bannir à jamais le recours à la force a été méprisé.
Ce qui s'est passé n'a pas seulement un impact très négatif sur les relations bilatérales entre le Mexique et l'Équateur : cela affecte tous les pays de cette région et la communauté internationale dans son ensemble.
La violation du Droit international et l'atteinte aux droits légitimes d'un État constituent un affront pour tous.
Nous demandons instamment de restituer à l'ancien vice-président Jorge Glas le statut qui était le sien avant l'assaut contre l'ambassade du Mexique et que son cas soit réorienté conformément au Droit international.
C’est de notre action en ce moment que dépendra dans une large mesure que des actes condamnables tels que celui-ci ne se reproduisent pas en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Accepter ou se taire face au comportement inacceptable du gouvernement de l’Équateur constituerait un précédent très grave et très dangereux.
La CELAC et les pays qui y sont représentés ont l'obligation de défendre, avec fermeté et sans hésitation, le Droit international, en indiquant de manière absolument claire que la violation de ses principes ne se justifie en aucune circonstance.
Le respect du Droit international est une condition indispensable pour garantir la coexistence pacifique. C'est aussi une prémisse nécessaire au maintien de l'unité dans notre diversité. C'est une condition essentielle pour avancer vers l'intégration qui ne saurait être reportée.
Excellences, amis, sœurs et frères d'Amérique latine et des Caraïbes,
Comme je l'ai déclaré quelques heures après l'assaut contre l'ambassade du Mexique en Équateur, j'adresse mon entière solidarité au peuple frère mexicain, au cher président Andrés Manuel Lopez Obrador, à la Secrétaire Alicia Barcena et au gouvernement du Mexique.
Depuis Cuba, où vous êtes admirés et aimés pour votre respect exemplaire et historique du droit d'autrui, votre solidarité et votre engagement en faveur de l'intégration, je réaffirme que le Mexique peut compter sur notre ferme soutien dans les actions que vous entreprendrez face à cette violation inacceptable du Droit international.

Je vous remercie

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