Ni délires, ni rêves : il s’agit de lutter !

« Que nul ne pense que nous sommes en train de délirer ou de rêver. Nous savons tous que cette Conférence ne résoudra pas les problèmes urgents que nous constatons aujourd'hui sur notre planète, mais c'est une pierre à l'édifice. Le pire serait de rester les bras croisés, sans lutter, sans semer d’idées, sans semer de la conscience », a déclaré Hector Hernandez Pardo, coordinateur du Projet José Marti de Solidarité internationale, lors de l'ouverture de la 5e Conférence internationale pour l'équilibre du monde, à La Havane.
« Si l’on nous accusait ici de défendre une utopie, répondons immédiatement comme le poète "Au moins, cela nous aide à marcher" », a-t-il ajouté, en référence claire à l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano, considéré comme l'un des grands intellectuels et journalistes militants de la gauche latino-américaine.
Les membres du Bureau politique du Parti communiste cubain, Salvador Valdés Mesa, vice-président de la République, Esteban Lazo Hernandez, président de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, Manuel Marrero Cruz, Premier ministre, et le Dr Roberto Morales Ojeda, secrétaire à l’organisation du Comité central, étaient présents lors de la première journée de l'événement, auquel participaient plus de 1 100 délégués de 87 pays.
Depuis le Palais des Conventions de La Havane, où se déroulait cette rencontre d'idées pour un présent et un avenir plus humains, Hernandez Pardo a ajouté que cette rencontre démontre que Cuba n'est pas seule, et qu'un grand nombre de personnes souhaitent changer le cours que les politiques hégémoniques tentent d'imposer à l'échelle mondiale.
« Il existe un intérêt commun pour la défense de la paix et de la justice sociale, la préoccupation pour le changement climatique, la recherche d'une véritable démocratie participative et la solidarité », a-t-il déclaré.
NOTRE NORD EST LE DIALOGUE
DES CIVILISATIONS
La présence de José Marti, Apôtre de l'indépendance de Cuba et l'un des grands poètes et penseurs latino-américains de tous les temps, a été évoquée par le docteur en sciences historiques Eduardo Torres Cuevas, qui a animé la Conférence principale Marti et l'équilibre du monde.
Le directeur du Bureau du Programme martinien a souligné l'importance du message de bonne volonté envoyé par le pape François aux délégués, dans lequel il a insisté sur le fait que « tout ce que nous ferons devra aller dans la meilleure direction possible ».
L’intellectuel cubain a également souligné le contexte complexe dans lequel nous recherchons ces voies, et il n'a pas hésité à rappeler la première de ces Conférences internationales Pour l'équilibre du monde.
C’est en septembre 2001, a-t-il dit, qu’ont eu lieu l'attaque des tours jumelles à New York et, un mois plus tard, l'invasion de l'Afghanistan.
« Le monde avait changé. Une ère de turbulence s'annonçait, dans laquelle les peuples de ce que l'on appelle le tiers monde allaient subir les aspects les plus terribles de la nouvelle lutte pour la domination mondiale. Il s’agissait d’un processus de déséquilibre, dans lequel la guerre serait menée à l'échelle planétaire, non pas entre grandes puissances comme auparavant, mais sur la base de l'alliance des grandes puissances contre les peuples qui font partie de ces communautés du monde sous-développé ou en développement », a-t-il rappelé.
Face à ces processus qui divisaient, opposaient et déculturaient les peuples, a-t-il dit, il était nécessaire, au lieu de parler de guerre des civilisations, de promouvoir le dialogue des civilisations.
Et de souligner que de nombreux connaisseurs de l'œuvre de José Marti ont interprété sa pensée, d’une acuité peu commune, comme des signes lucides sur la naissance d'un temps historique qui l’alarma, si bien qu’il lança les premiers appels afin d’empêcher ce qui aujourd'hui, avec une grande intensité, flambe, brûle et détruit ce que l'homme a créé et rêvé.
L'Apôtre, a ajouté Torres Cuevas, a été le créateur d'une pensée libératrice, humaniste et démocratique à partir d'un sentiment profond et cultivé d'amour. Il était, avant toute chose, un citoyen du monde. Sa Patrie était universelle et profondément humaniste, a-t-il poursuivi, même si, sans perdre de temps, il a prévenu qu'aujourd'hui le salut de l'espèce humaine dépend de l'acquisition de la conscience de ce que nous devons changer.
« Pensons également que nous devons être conscients de ce qui nous unit, pour qu'ensuite, de l'intérieur, nous puissions vaincre le monde, vaincre les défis », a-t-il conclu.
Au cours de la première journée de cet événement du plus haut niveau universitaire et intellectuel, Le Anh Tuan, vice-président de la Commission des relations internationales du Parlement vietnamien, Alexander Shkolnick, vice-président de la Chambre civique russe, Amado Cerrud Acevedo, président du Parlement centraméricain, le théologien brésilien Frei Betto, Gabriela Ramos, directrice générale adjointe de l'Unesco, et Karina Batthyany, directrice exécutive du Conseil latino-américain des sciences sociales (Clacso), entre autres, ont exprimé leurs opinions.
 

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