Paris, le 18 juin 2025. Cuba a réaffirmé son engagement en faveur de la diversité culturelle et de la coopération internationale lors de l’ouverture de la Dixième Conférence des Parties (COP10) à la Convention de 2005 sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles, qui se tient du 10 au 12 juillet au siège de l’UNESCO, à l’occasion du vingtième anniversaire de cet instrument majeur.
Dans sa déclaration devant les États parties, la Délégation Permanente de Cuba auprès de l’UNESCO a souligné le rôle de la culture comme moteur du développement humain et de la diversité créative, en mettant l’accent sur la vision profondément humaniste et émancipatrice de l’île, même face à l’impact du blocus.
« Cette 10ᵉ Conférence des Parties, en ce 20ᵉ anniversaire de la Convention, nous permet non seulement de regarder rétrospectivement le travail accompli, mais aussi de réfléchir aux défis mondiaux à venir. À cet égard, nous félicitons le Secrétariat pour son rapport et les activités présentées.
En 2007, Cuba a ratifié cette Convention, en adoptant sa vision de la culture comme moteur du développement humain et de la diversité créative. Notre pays, avec plus de 350 maisons de la culture réparties sur tout le territoire, des bibliothèques, des musées et un système d’enseignement artistique gratuit — véritable îlot d’opportunités pour les enfants, les jeunes, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap — démontre que la culture est un droit, et non un privilège.
Nous avons poursuivi le renforcement du cadre institutionnel culturel avec des lois telles que la Loi 155 de 2022, qui protège le patrimoine culturel et naturel, y compris la participation communautaire, et la Loi 162 sur la Communication Sociale, qui garantit l’éthique médiatique, la diversité linguistique et l’indépendance éditoriale. Notre Programme de Développement Culturel 2020–2030 intègre par ailleurs les piliers de la durabilité, du genre, de la jeunesse et de la lutte contre le racisme.
Nous reconnaissons l’énorme potentiel de l’intelligence artificielle (IA) dans la création et la diffusion culturelle. L’IA ouvre de nouvelles frontières, mais pose aussi des défis éthiques et des risques d’homogénéisation. À Cuba, nous voulons que cette nouvelle ère soit inclusive, transparente et juste, en permettant aux voix des communautés historiquement sous-représentées d’être entendues et valorisées.
Je tiens à souligner avec émotion le programme Transcultura, financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’UNESCO et Cuba. Nous sommes profondément fiers du rôle cubain — grâce au Bureau de l’Historien de la Ville de La Havane et à notre Ministère de la Culture — dans les résultats de ce programme, que nous vous invitons à découvrir cette semaine dans l’exposition présentée au Salon des Pas Perdus, et dont le groupe Transcultura, composé d’artistes caribéens, clôturera les célébrations de ce 20ᵉ anniversaire de la Convention.
Dans le contexte mondial difficile actuel, la culture est une lumière qui unit les voix, les territoires et les générations. Nous rejetons toute manipulation politique et défendons la liberté créative exercée de manière responsable. Malgré le blocus, Cuba soutient sa vie culturelle avec dignité et souveraineté, avec une vision profondément humaniste et émancipatrice. Comme l’a dit José Martí : ‘La culture naît du cœur et va au cœur.’ Puissent cette Convention et ses principes continuer à éclairer le chemin vers un monde plus juste et plus pluraliste. »
La COP10 de la Convention de 2005 réunit plus de 120 États parties et des représentants de la société civile pour examiner les progrès réalisés au cours de ces 20 années, renforcer la coopération internationale et débattre des défis contemporains afin de garantir la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, dans un contexte marqué par la transformation numérique, les inégalités persistantes et les nouveaux risques mondiaux.