Déclarations de M. Bruno Rodríguez Parrilla, ministre des Relations Extérieures de la Republique de Cuba, à la presse nationale et étrangère, La Havane, 25 avril 2022.

Je vous remercie beaucoup d’être venus.

Je tiens à dénoncer que l’administration étasunienne a décidé d’exclure la République de Cuba des préparatifs du Neuvième Sommet des Amériques qui doit se tenir à Los Angeles du 8 au 10 juin prochain et qu’elle exerce actuellement des pressions extrêmement fortes sur de nombreux gouvernements de la région qui s’opposent en privé et respectueusement à cette exclusion.

L’administration étasunienne trompe l’opinion publique et les gouvernements du continent en affirmant qu’elle n’a encore rien décidé au sujet des invitations. J’invite respectueusement le secrétaire d’Etat Blinken à faire preuve d’honnêteté et à dire si Cuba sera ou non invitée au Neuvième Sommet des Amériques.

L’un des axes principaux, selon les préparatifs de cette réunion, sera la santé. Je tiens à informer notre peuple et l’opinion publique internationale que des négociations opaques sont en cours, entachées de pas mal de facteurs néolibéraux, dans le cadre d’une approche se situant très en deçà des besoins réels de nos peuples en ce qui concerne la pandémie du Covid-19, sans aborder les causes structurelles qui expliquent la précarité des systèmes de santé, ce qui a eu des conséquences tragiques et provoqué une quantité de morts extrêmement élevée dans notre continent, y compris aux Etats-Unis d’Amérique. Des négociations qui éludent la nécessité d’une coopération de fond et de financements pour pouvoir aborder ces séquelles. Il se négocie en ce moment, de manière opaque, un plan appelé Plan d’action sanitaire et de résilience des Amériques à l’horizon 2030.

Je le répète : ces négociations sont en cours dans la pénombre, et elles excluent Cuba et d’autres États membres de l’Organisation panaméricaine de la santé, en violation des statuts de cette organisation.

Cuba n’a cessé d’offrir, d’une manière modeste mais altruiste, sa coopération internationale en matière de santé, ce que reconnaît la communauté mondiale. Les seuls vaccins latino-américains contre le Covid sont cubains ; les seules brigades médicales qui ont fait face aux urgences du Covid dans la région et dans plus de cinquante pays de la planète étaient cubaines.

Cuba a été médicalement présente face à des catastrophes naturelles et à des épidémies antérieures ; Cuba a offert des dizaines de milliers de bourses d’études en médecine à des jeunes latino-américains, caribéens et étasuniens sans ressources ; Cuba dispose à La Havane de l’École latino-américaine de médecine (ELAM) ; Cuba a lancé l’Opération Miracle qui a rendu la vue à des millions de personnes à bas revenus ; Cuba est en mesure d’établir une coopération, de transférer des technologies de pointe, d’apporter des produits pharmaceutiques, des vaccins et des traitements  novateurs, de partager des protocoles et des médicaments de pointe en matière de santé. Il serait donc bon et utile que tous ces éléments soient pris en considération dans ce processus, ce qui serait absolument bénéfique à nos peuples.

Cuba a même proposé à de nombreuses reprises aux Etats-Unis d’entreprendre des actions de coopérations sanitaire. Je me souviens, par exemple, d’Haïti à différents moments, en particulier après des cyclones et des séismes ; d’El Salvador, du Pakistan, frappés par des catastrophes. Nous avons offert et établi une coopération sanitaire avec les Etats-Unis au Libéria durant l’épidémie à virus Ébola et avec d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Lors des terribles événements du 11 septembre 2001, nous avons proposé aussitôt une coopération médicale, nous avons offert du plasma pour les blessés ; face à des menaces d’une flambée d’anthrax, nous avons offert des antibiotiques à ce qui était alors la Section des intérêts des Etats-Unis à La Havane, nous avons offert des équipements et du personnel qualifiés dans le fonctionnement du Système ultra-micro-analytique mis au point ici et qui permet de procéder à des détections massives. Lors du terrible cyclone Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans, nous avons aussi offert du personnel médical et nous avons baptisé le contingent constitué dans ce but du nom d’un jeune Étatsunien qui s’est battu pour notre indépendance, Henry Reeve, un nom connu maintenant dans le monde entier.

Des étudiants des Etats-Unis ont fait et font des études de médecine à Cuba. Plus récemment, lorsque l’administration étasunienne nous a fait une offre des plus curieuses : un million de vaccins contre le Covid, - à un moment où notre pays avait déjà vacciné toute sa population ! – nous lui avons proposé de mettre en place un projet triangulaire en faveur des nations de notre région qui en avait besoin à partir de personnels de santé et de vaccins des deux pays. Inutile de dire que nous en attendons toujours une réponse !

Ce qui est logique : les Etats-Unis dépêchent des soldats, pas des médecins. Ses transnationales pharmaceutiques ont fait des profits obscènes grâce au Covid-19. Par ailleurs, le mécanisme impulsé par les Etats-Unis, le Covax, n’a pas atteint ses objectifs.

Mais l’administration étasunienne a aussi fait une utilisation politique de ses vaccins. Elle a maintenu son blocus – durci à des degrés extrêmes – durant la pandémie, dont elle s’est servie comme d’un allié tactique. Par son blocus, elle a empêché Cuba d’acquérir des appareils de ventilation pulmonaire aux moments de plus forte demande, elle a entravé l’achat de matières premières et de produits indispensables à la production à échelle de nos vaccins contre le Covid-19. Quand notre principale usine de production d’oxygène a souffert une panne au plus fort de la pandémie et que nous étions terriblement en manque, la preuve a été clairement faite qu’il n’y aurait jamais d’exception au blocus et que, pour importer de l’oxygène des Etats-Unis, il fallait, même dans ces conditions-là, obtenir des permis spécifiques.

En fait, durant toute la pandémie, l’administration étasunienne ne nous a jamais fait la moindre offre en ce sens. Mais pourquoi s’en étonner ? N’est-ce justement pas cela que cherche ce blocus cruel et impitoyable dans le domaine de la santé, ce qui en est d’ailleurs l’un des aspects les plus contestables ? Je n’oublie jamais les cas d’enfants cubains victimes de ce blocus, parce qu’ils ne pouvaient pas disposer des traitements adéquats, soumis à la douleur et à une hospitalisation prolongée. Je me souviens d’avoir dénoncé devant l’Assemblée générale des Nations Unies que Cuba ne pouvait pas importer des dispositifs de cathétérisme pédiatrique appelés Amplatzer. Je me souviens de cas de petits Cubains que nous avons pu sauver de la mort, mais qui, à cause du blocus, ont finalement perdu la vue pour rétinoblastome. Je me souviens d’autres cas – dont une fillette de treize ans, décédée récemment de cancer des os – qui ne peuvent pas avoir accès à des prothèses extensibles…

Le blocus asphyxie notre économie, mais il s’accompagne, qui plus est, d’une campagne ignominieuse de l’administration étasunienne contre notre coopération médicale dans le monde et de pressions sur des pays tiers pour que leurs gouvernements l’annulent.

L’un des autres axes principaux de ce Sommet dont on prétend exclure Cuba, est l’émigration. Là encore, on négocie à l’insu de l’opinion publique internationale, étasunienne, latino-américaine et canadienne un document intitulé : « Charte d’accord sur la gestion de l’émigration et sur la protection des migrants ». C’est en fait un code qui prétend obliger les États latino-américains et caribéens à réprimer la migration, à recevoir les migrants que les Etats-Unis décideraient de juger hors de leur territoire, qui intègre des éléments typiques de la vision raciste, xénophobe et spoliatrice des Etats-Unis en matière de migrations et de migrants, qui ne s’attaque absolument pas aux causes réelles de ce phénomène et qui, ça oui, se borne à offrir des palliatifs, des stimulants, des financements et des incitations économiques aux gouvernements des pays les plus proches des frontières des Etats-Unis pour qu’ils limitent cette émigration.

En revanche, avec Cuba, la recette est différente : durcir au maximum le blocus, causer des privations aux familles cubaines, appliquer dans toute sa rigueur le sinistre mémorandum du sous-secrétaire d’État adjoint Mallory, qui incitait l’administration à déprimer les salaires, à causer de la faim, du désespoir dans la population afin qu’elle se soulève et renverse son gouvernement. Oui, telle est bien la recette avec Cuba !

Car le blocus est la cause fondamentale de nos problèmes économiques, à plus forte raison à partir de la politique de pression maximale suivie par l’administration Trump, qui a, entre autres, adopté depuis 2019 deux cent quarante-trois mesures extrêmement brutales que son successeur, Joe Biden, maintient telles quelles. Ce qui explique les problèmes qu’affronte tous les jours notre peuple, les privations dont il souffre, les pénuries, les coupures de courant, les queues, les difficultés du transport en commun, les prix…

Je vais vous donner la dernière statistique, mise à jour jusqu’au premier semestre de 2021, des préjudices causés par le blocus économique, commercial et financier que les Etats-Unis d’Amérique nous appliquent : à prix courant, les préjudices accumulés se chiffrent à 150 410 000 000 de dollars ; calculés en fonction de la dépréciation de l’or sur le marché international, ils se montent à 1 326 432 000 000 de dollars. Oui, un million de million de dollars + 326 432 000 000 de dollars !  Voilà ce que doit supporter une petite économie sous-développée. Soit plus de 12 millions de dollars par jour ! Plus de 365 millions par mois !  Comment une réalité pareille ne se refléterait-elle pas dans la vie quotidienne de toutes nos familles ? Et comment ne serait-elle pas une des causes de l’émigration ? Car, à Cuba comme partout ailleurs, l’émigration est essentiellement économique.

D’où le profond cynisme de l’administration étasunienne en matière d’émigration depuis Cuba : sa politique a été de couper les canaux de migration réguliers et sûrs et d’empêcher la migration et les voyages de Cubains vers les Etats-Unis

C’est là une politique qu’elle ne suit vis-à-vis d’aucun autre pays de la planète, une politique sélective, une politique discriminatoire. L’administration étasunienne viole l’obligation légale que lui imposent les accords migratoires signés avec Cuba et toujours en vigueur : délivrer au moins vingt mille visas d’émigration par an. Recourant à des prétextes farfelus, elle a fermé ses services consulaires à La Havane et oblige les Cubains à se rendre au Guyana pour y obtenir des visas d’émigration, à des prix exorbitants à cause des frais de transport et de séjour, parfois prolongé. Elle a aussi coupé les routes de voyage vers et depuis des pays tiers, et elle exerce des pressions sur les gouvernements des pays de transit pour qu’ils imposent des obstacles et diminuent la délivrance de visas aux citoyens cubains.

L’administration étasunienne a aussi diminué drastiquement la quantité de vols à Cuba, notamment hors de La Havane, et réduit la durée de validité des visas qu’elle continue d’ailleurs de refuser aux voyageurs cubains. La nouveauté de ces derniers mois, je l’ai dit, c’est qu’elle a obligé les gouvernements de pays tiers à imposer des visas de transit discriminatoires aux voyageurs cubains et à en diminuer la quantité.

D’un autre côté, par sa politique, par sa propagande, par ses instruments légaux et par sa propre pratique migratoire, l’administration étasunienne stimule la migration illégale et, se basant sur la Loi d’ajustement cubain toujours en vigueur, bien qu’elle coûte des vies, elle traite en privilégiés les migrants irréguliers cubains dans le cadre d’une manipulation politique grossière.

Sa propagande mensongère et sa manipulation politique continuelle sur les réseaux sociaux, notamment à partir de certains comptes du département d’État et de l’ambassade, ici même, à La Havane, constituent une incitation permanente à l’émigration irrégulière, désordonnée et risquée.

Par cette politique, l’administration étasunienne se moque des Cubains qui veulent émigrer. Ce ne sont pas les pays de transit, je le répète, mais bel et bien l’administration étasunienne qui a imposé à nos voyageurs et à nos émigrants des obstacles pour arriver régulièrement dans des pays tiers ou pour y passer en transit.

Et cette politique est d’autant plus paradoxale que nous venons d’avoir des conversations officielles sur la migration, ce qui est toutefois, sans aucun doute, bon signe. Que l’administration étasunienne ait reconnu que les accords étaient pleinement en vigueur est sans aucun doute correct et positif. Que la délégation de l’administration étasunienne à ces conversations ait reconnu que celle-ci ne tenait pas ses engagements migratoires, qu’elle avait cessé de les accomplir, et qu’elle ait annoncé qu’elle souhaitait observer et appliquer de nouveau ces accords est aussi bon signe. Tout comme l’est l’annonce de la reprise des services consulaires à La Havane, même s’ils seront, disent-ils, extrêmement limités. En tout cas, et c’est le moins qu’on puisse dire, il s’agit là d’une politique absolument incohérente, contradictoire ! Comment durcir le blocus, vouloir restreindre l’émigration, vouloir discuter de ces questions avec le reste du continent et en exclure Cuba, alors que nous aurions tant de choses à dire ? Je demande donc à l’administration étasunienne : quand tiendra-t-elle son engagement de délivrer au moins vingt mille visas par an ? Combien de visas d’émigration délivrera-t-elle en 2022 aux Cubains ? Jusqu’à quand la grande majorité d’entre eux devront-ils voyager au Guyana ? Jusqu’à quand devront-ils se rendre dans un pays tiers pour se voir délivrer ou refuser des visas d’émigration ou de voyage ? Quand la réunification des familles sera-t-elle prise en considération ?

Le troisième axe du Sommet des Amériques, c’est la démocratie et les droits de l’homme. Dans le cadre des négociations glauques en cours, on prétend imposer un droit de regard de l’Organisation des États américains (OEA) sur toutes les élections régionales qu’elle devra certifier. Oui, rien moins que l’OEA, celle du coup d’État en Bolivie ! Telles sont bien les visées des Etats-Unis, ce pays historiquement responsable des putschs dans notre région, responsable plus récemment de coups d’État contre des gouvernement progressistes !

Comment un Sommet centré sur la démocratie peut-il se dérouler, quand le gouvernement du pays qui l’accueille décide arbitrairement d’en exclure des pays latino-américains et caribéens déterminés ? A-t-on jamais vu quelque chose de plus antidémocratique ! À plus forte raison quand le blocus appliqué à Cuba est justement une violation massive, flagrante et systématique des droits humains de tous les Cubains, des familles cubaines aux Etats-Unis et aussi des Étatsuniens !

Le gouvernement des Etats-Unis n’a pas la moindre autorité morale pour s’ériger en modèle dans ce domaine ni pour critiquer qui que ce soit. Faut-il rappeler, dans ce pays, l’absence de droit à la santé, la population vivant en-dessous du seuil de pauvreté, le droit à l’éducation, le droit à l’alimentation, la politique répressive contre l’émigration, le manque de soutien et de protection aux secteurs démunis, la répression des minorités, la restriction des droits syndicaux, l’exploitation et la répression des peuples et des cultures autochtones, l’inégalité entre les sexes, le racisme et la discrimination envers les Afro-Étasuniens, la brutalité de la police qui a abattu plus d’un millier de personnes l’an dernier, l’exploitation du travail dans les prisons privées, la violence et les armes à feu, la répression du droit à la reproduction et à la planification familiale, les guerres, les prisons secrètes, les exécutions extrajudiciaires, le recours à la torture…. ?

Les Etats-Unis est le seul pays au monde à n’avoir pas signé la Convention sur les droits de l’enfant. Selon un recensement de la pauvreté aux USA, publié en 2019 par l’Organisation de défense des enfants, plus de dix millions d’enfants, soit 14,4 p. 100, vivaient dans la pauvreté, dont presque la moitié dans des conditions de pauvreté extrême. 71 p. 100 des enfants étasuniens vivant dans la pauvreté étaient des Noirs ; 4,4 millions d’enfants n’étaient couverts par aucune assurance de santé. Selon l’institution étasunienne Jeunes condamnés à la prison à vie sans liberté provisoire et l’institution Centre de justice pour la jeunesse, 2 600 prisonniers purgent des peines de prison à vie depuis qu’ils étaient mineurs.  Selon le Fonds pour la défense des enfants, on compte 10 000 mineurs de moins de dix-huit ans dans les prisons étasuniennes. L’Union américaine pour les libertés civiles indique que 60 000 prisonniers aux Etats-Unis ont moins de dix-huit ans. Selon le Fonds pour la défense des enfants, en 2021, et en moyenne pour les années précédentes, de 600 à 700 000 mineurs sont arrêtés tous les ans aux Etats-Unis.

En matière de démocratie, l’administration étasunienne n’aura pas grand-chose à exhiber à ce Sommet incomplet, surtout après la dernière campagne présidentielle, après les dernières élections présidentielles, après l’assaut du Capitole, après l’appel d’hommes politiques à la sédition, après la corruption de la politique… Je propose à l’administration étasunienne de discuter de ces questions de manière bilatérale, ou multilatérale, ou même au Sommet.

Et je demande au département d’État : permettra-t-il à la société civile du continent d’y participer sans exclusion, ou seules les organisations non gouvernementales inscrites sur les listes de l’OEA, autrement dit celles que finance l’administration, pourront-elles accéder à Los Angeles…? Les écologistes, les militants du désarmement, dont le désarmement nucléaire, les pacifistes, les minorités, les syndicalistes, les féministes, les mouvements indigènes et populaires pourront-ils y aller ? Encore plus directement : les organisations non gouvernementales, les représentants de la riche société civile cubaine obtiendront-ils un visa pour pouvoir y assister ?

Le Neuvième Sommet des Amériques peut être encore une bonne occasion s’il débat d’une manière inclusive et sur un pied d’égalité entre tous les pays, sans exclusions et dans un engagement sincère, les problèmes les plus brûlants du continent.

Cuba appuie les efforts véritables pour promouvoir le dialogue, les relations et la coopération entre notre Amérique, l’Amérique bolivarienne et martinienne, et les Etats-Unis, entre la Communauté des États latino-américains et caribéens et l’administration étasunienne.

L’exclusion de Cuba qui se profile à l’horizon constituerait un grave recul par rapport aux deux Sommets précédents auxquels elle a participé sur un pied d’égalité et où elle est intervenue d’une façon résolue, authentique, sereine, respectueuse, constructive, parce que de nombreux gouvernements latino-américains et caribéens avaient justement demandé avec fermeté à l’administration étasunienne de ne plus l’exclure. C’est cette exclusion-là que je dénonce.

Il serait étonnant que le président Joseph Biden se démarque de la politique de l’administration dont il était alors vice-président et qui avait pour la première fois invité Cuba à un Sommet ; et il serait encore plus surprenant et paradoxal qu’il se démarque de la politique du président républicain Donald Trump qui l’avait invitée au Sommet de Lima. Il faudra bien qu’il s’en explique, je présume, à ses électeurs.

Le pays hôte du Sommet n’a aucun droit d’imposer des exclusions arbitraires. Ce serait là une décision politiquement motivée, ne reposant que sur des accusations fallacieuses et sur un deux poids deux mesures visant à masquer la véritable nature de cette exclusion, à savoir la politique électorale et interne des Etats-Unis.

Nous appuyons la décision ferme et légitime du Gouvernement nicaraguayen de réconciliation et d’unité nationales de se retirer de l’OEA et du Sommet. Nous nous opposons aussi bien à l’exclusion de n’importe quel pays qu’à la participation de représentants illégitimes et frauduleux, imposés par l’administration étasunienne.

L’administration étasunienne devait comprendre une bonne fois pour toutes que l’Amérique latine et les Caraïbes ont changé à jamais, que la doctrine Monroe et la vision panaméricaniste qu’on prétend  restaurer et contre lesquelles a lutté José Martí et contre lesquelles nous continuerons de lutter fermement et loyalement, ne sont plus de mise.

Cuba, qui défend résolument l’unité dans la diversité de Notre Amérique, remercie profondément les peuples et les gouvernements qui demandent courageusement, dignement et solidairement à l’administration étasunienne de ne pas l’exclure du Neuvième Sommet des Amériques.

Je vous remercie.

(Tiré de Cubaminrex)

Ambassade de Cuba en Haïti.

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