Déclaration du ministère des Relations extérieures de la République de Cuba

Libreville, le 4 octobre.- Le gouvernement colombien a retiré les mandats d’arrêt et suspendu les notices (demandes de coopération internationales et alertes) de l’Interpol concernant les membres de la délégation de paix de l’Armée de libération nationale (ELN), et annulé les requêtes d’extradition formulées à Cuba contre les membres de cette délégation se trouvant encore dans notre pays.

Devant cette nouvelle situation, les membres de la délégation de paix de l’ELN encore à Cuba ont quitté le territoire national conformément à un accord signé entre le gouvernement colombien et l’ELN, et les pays garants : la Norvège, le Venezuela et Cuba.

Comme chacun sait, le 18 janvier 2019, le gouvernement colombien avait annoncé publiquement sa décision d’interrompre la Table de dialogue de paix avec l’ELN qui se déroulait à La Havane (Cuba) à la demande du président de l’époque, Juan Manuel Santos, de l’ELN et d’autres acteurs internationaux.

Dès lors, Cuba a demandé au gouvernement colombien et à l’ELN d’engager les actions nécessaires à la mise en œuvre du « Protocole établi en cas de rupture de la négociation des dialogues de paix entre l’État colombien et l’ELN », signé le 5 avril 2016 dans le cadre de ces négociations par le gouvernement colombien, l’ELN et les pays garants.

Ce Protocole stipule que, « en cas de rupture du dialogue de paix, les pays et les parties disposeront de quinze jours à compter de cette annonce pour préparer et concrétiser le retour en Colombie des représentants de la délégation de l’ELN ».

Quarante-cinq mois se sont écoulés depuis le jour où l’accord aurait dû être mis en œuvre.

Prétextant de la permanence à Cuba de la délégation de paix de l’ELN, le précédent gouvernement colombien n’a cessé de mener des actions hostiles contre l’Île, a manipulé d’une façon ingrate et politiquement motivée notre contribution à la paix en Colombie et a ignoré le Protocole de rupture, violant et se soustrayant ouvertement aux engagements que cet État avait pris devant six autres nations signataires.

Les actions engagées par le précédent gouvernement colombien de connivence avec des secteurs anti-cubains aux Etats-Unis ont offert à l’administration Trump le prétexte idéal pour durcir le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba et inscrire notre pays, sans la moindre légitimité, sur la liste des États soutenant le terrorisme, ce qui implique un coût énorme et de graves conséquences humanitaires pour le peuple cubain.

Cuba s’en est tenue strictement à son statut de garante et de siège alternatif, d’une manière impartiale, responsable, professionnelle et discrète, en vue d’un règlement pacifique du conflit en Colombie et de l’instauration de la paix à laquelle aspire son peuple.

L’application du Protocole de rupture permet de mettre en œuvre le pacte conclu entre les parties et avec les garants, et confirme que la position de Cuba – respect des principes et du Droit international – était la seule correcte.

Par ailleurs, Cuba appuie la reprise, dans les prochaines semaines, des conversations de paix, conformément à l’annonce faite aujourd’hui même à Caracas par des représentants de la Colombie et de l’ELN, en présence des pays garants : le Venezuela, la Norvège et Cuba, et d’invités

Cuba réitère sa décision d’intervenir dans ce processus dans le respect le plus strict du consentement et des accords concrets concertés entre le gouvernement colombien et l’ELN à partir des demandes officielles qu’elle en a reçues.

Le ministère des Relations extérieures de la République de Cuba réitère que Cuba continuera d’appuyer, de pair avec les pays garants, les négociations avec l’ELN et d’y contribuer, car elle y voit une occasion, tout en renouvelant sa profonde conviction que le peuple colombien mérite la paix et qu’il trouvera les voies pour y parvenir (Embacuba Gabón)

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