La femme cubaine soutient la Révolution avec tant de détermination, avec tant d'enthousiasme, avec tant de fermeté, avec tant de loyauté (...), parce que c'est une révolution qui, pour la femme, signifie deux révolutions, qui signifie pour la femme une double libération : la femme faisant partie des secteurs humbles du pays (...) ; et la femme – en outre – discriminée non en tant que travailleuse, mais discriminée en tant que femme.
J'ai dit à un camarade que ce phénomène des femmes dans la Révolution était une révolution dans une autre révolution. Et si on nous demandait ce que la Révolution fait de plus révolutionnaire, nous répondrions que le plus révolutionnaire que fait la Révolution est précisément ceci, à savoir la révolution qui a lieu chez les femmes de notre pays.
Si on nous demandait ce que nous avons appris de plus important dans la Révolution, nous répondrions que l'une des leçons les plus intéressantes que, nous les révolutionnaires, nous recevons dans la Révolution est celle que les femmes nous donnent (...).
Ce qui nous arrive en réalité, c’est que cette force potentielle est supérieure à celle que les plus optimistes d'entre nous n’auraient jamais pu voir. Et c'est pourquoi nous disions que peut-être au fond, inconsciemment, inconsciemment, il y avait quelque préjugé ou quelque sous-estimation, puisque la réalité démontre, alors que nous nous lançons à peine sur cette voie, toutes les possibilités et le tout le rôle que peut jouer la femme dans un processus révolutionnaire (...).
Si les femmes pensaient que leur situation au sein de la société est une situation optimale, si les femmes pensaient que la fonction révolutionnaire, leur fonction révolutionnaire au sein de la société a été remplie, elles commettraient une erreur.
Il nous semble que les femmes doivent encore beaucoup se battre, que les femmes doivent faire beaucoup d'efforts pour atteindre la place qu'elles doivent réellement occuper (...).
Si les femmes de notre pays étaient doublement exploitées, étaient doublement humiliées, cela signifie simplement que dans une révolution sociale, les femmes doivent être doublement révolutionnaires.
Et peut-être cela explique-t-il, ou contribue-t-il à expliquer, et que l’on peut dire que c’est la base sociale qui permet d'expliquer pourquoi la femme cubaine soutient la Révolution avec tant de détermination, avec tant d'enthousiasme, avec tant de fermeté, avec tant de loyauté.
Simplement à cause de cela, parce que c'est une révolution qui signifie pour la femme deux révolutions, cela signifie pour la femme une double libération : les femmes faisant partie des secteurs humbles du pays, des secteurs exploités du pays ; et la femme – en outre – discriminée non plus désormais en tant que travailleuse, mais en tant que femme dans cette même société d’exploitation.
C'est la raison pour laquelle l'attitude de la femme dans notre Révolution, dans notre pays, répond à cette réalité, répond à ce que la Révolution a signifié pour la femme. Et les secteurs populaires, les secteurs du peuple soutiennent la Révolution dans la même mesure où la Révolution a signifié pour eux la libération (...).
Il ne me reste plus qu'à dire de toutes mes forces : Vive les femmes cubaines ! Vive l'esprit révolutionnaire, la discipline, le dévouement des femmes cubaines !
Vive la révolution féminine au sein de la Révolution socialiste !
Source : Discours prononcé à la clôture de la 5e Assemblée plénière nationale de la FMC, le 9 décembre 1966.