Battons-nous de concert pour promouvoir la paix, la solidarité et le développement

Intervention de M. Miguel Díaz-Canel Bermudez, President de la Republique De Cuba, à l’occasion du débat général de l’assemblée générale des nations unies a sa soixante-quinzième session

Intervention de M. Miguel Díaz-Canel Bermudez, President de la Republique De Cuba, à l’occasion du débat général de l’assemblée générale des nations unies a sa soixante-quinzième session

Monsieur le Secrétaire général ;

Monsieur le Président,

Une épidémie a radicalement changé la vie quotidienne.  Du jour au lendemain, des millions de personnes deviennent des contagieux et des milliers d’autres, dont l’espérance de vie était bien supérieure grâce au développement, meurent. Des systèmes hospitaliers aux prestations de haut niveau s’effondrent, et les structures de santé des pays pauvres souffrent de leur incapacité chronique. Des confinements draconiens convertissent en déserts virtuels les villes les plus populeuses. La vie sociale n’existe plus si ce n’est à travers les réseaux numériques. Les théâtres, les discothèques, les galeries, voire les écoles, sont fermés ou reproportionnés.

Nos frontières se sont refermées, nos économies se contractent, nos réserves s’épuisent. La vie souffre une modification radicale dans ses coutumes ancestrales et l’incertitude remplace la certitude. Jusqu’aux meilleurs amis ne se reconnaissent plus sous les masques qui nous protègent de la contagion. Tout change.

Il est urgent non seulement de juguler la pandémie mais de démocratiser dès maintenant cette Organisation qui s’avère indispensable si l’on veut qu’elle réponde efficacement aux besoins et aux aspirations de tous les peuples.

Le droit auquel aspire l’humanité de vivre dans la paix et la sécurité, dans la justice et dans la liberté, ce qui est la base de l’union des nations, est constamment menacé.

On dilapide plus de 1,9 billion de dollars dans une course aux armements insensée qui a, pour point de départ, la politique agressive et belliciste de l’impérialisme dont le fauteur suprême est l’administration actuelle des Etats-Unis, un pays qui cumule 38 p. 100 des dépenses militaires mondiales.

Qui plus est, cette administration foncièrement agressive et moralement corrompue attaque et méprise le multilatéralisme, recourt au chantage financier dans ses rapports avec les institutions des Nations Unies, se retire avec une arrogance inouïe de l’Organisation mondiale de la santé, de l’Unesco et du Conseil des droits de l’homme.

Paradoxalement, cette administration dont le territoire est le siège des Nations Unies s’écarte aussi de traités internationaux essentiels comme l’Accord de Paris sur les changements climatiques, casse l’accord nucléaire consensuel avec l’Iran, fomente des guerres commerciales ; met fin à ses obligations vis-à-vis d’instruments de contrôle internationaux en matière de désarmement ; militarise le cyberespace ; multiplie la coercition et les sanctions unilatérales contre ceux qui se ne plient à ses visées ; et parraine le renversement par la force de gouvernements souverains par des méthodes de guerre non classique.

Ancrée dans cette attitude qui méconnaît les vieux principes de la coexistence pacifique et du respect du droit d’autrui à l’autodétermination comme garantie de la paix, l’administration Trump manipule par ailleurs à des fins subversives la coopération en matière de démocratie et de droits de l’homme, alors pourtant que les expressions de haine, de racisme, de brutalité policière et les irrégularités du système électoral et du droit de vote des citoyens prolifèrent chez elle pratiquement sans contrôle.

Il est urgent de réformer les Nations Unies. On ne saurait retarder plus longtemps l’actualisation et la démocratisation de cette puissante organisation issue de deux guerres mondiales qui ont coûté des millions de vie et de la prise de conscience par l’humanité de l’importance internationale du dialogue, de la négociation, de la coopération et de la légalité.

Quelque chose de tout à fait essentiel et profond a raté quand on constate à quel point les buts et principes de la Charte des Nations Unies sont violés jour après jour et que l’on recourt toujours plus fréquemment à la force ou à la menace de la force dans les relations internationales.

On ne saurait préserver plus longtemps comme s’il était naturel et inamovible un ordre international inégal, injuste et antidémocratique qui fait passer l’égoïsme avant la solidarité et les intérêts misérables d’une puissante minorité avant les justes aspirations de millions de personnes.

Tout en appuyant aux côtés d’autres États et de millions de citoyens du monde les demandes encore insatisfaites de transformation des Nations Unies, la Révolution cubaine défendra toujours l’existence de l’organisme auquel nous devons le seul multilatéralisme –rachitique, certes, mais indispensable – à avoir survécu à l’arrogance impériale.

De cette même tribune, Cuba a réitéré à maintes reprises sa volonté de coopérer à la démocratisation de l’ONU et à la défense de la coopération internationale que celle-ci est la seule à pouvoir sauver. Comme l’a dit Raúl Castro Ruz, premier secrétaire du Parti communiste de Cuba : « La communauté internationale pourra toujours compter sur la voix sincère de Cuba face à l’injustice, à l’inégalité, au sous-développement, à la discrimination et à la manipulation, et en vue de l’instauration d’un ordre international plus juste et équitable, vraiment axé sur l’être humain, sur sa dignité et sur son bien-être. »

 

Monsieur le Président,

Compte tenu de la gravité du moment actuel, que beaucoup attribuent uniquement à la pandémie du Covid-19, j’estime essentiel d’avertir que ses effets dépassent largement le domaine sanitaire.

Par ses séquelles néfastes, par l’impressionnante quantité de morts qu’elle a provoquée, par les dommages qu’elle a infligés à l’économie mondiale et par la dégradation des niveaux de développement social qu’elle a engendrée, la pandémie qui s’est répandue ces derniers mois angoisse et désespère les dirigeants et les citoyens de pratiquement toutes les nations.

La crise multidimensionnelle qu’elle a suscitée prouve clairement que les politiques déshumanisées qu’impose la dictature jusqu’au-boutiste du marché sont profondément erronées.

Nous sommes douloureusement témoins du désastre auquel le monde a été poussé par le système de production et de consommation irrationnel et insoutenable qu’impose le capitalisme, par des décennies de règne d’un ordre international injuste et d’application d’un néolibéralisme brutal et effréné qui n’a fait que creuser les iniquités et sacrifier le droit des peuples au développement.

Même si, à la différence de ce néolibéralisme exclusif qui sépare et rejette des millions d’êtres humains qu’il condamne à survivre des miettes tombant de la  table où festoie un pour cent de l’humanité des plus riches, le virus frappe sans discrimination les uns et les autres, il n’empêche que ses effets économiques et sociaux dévastateurs seront meurtriers là où vivent les plus vulnérables, ceux aux revenus les plus bas, tant dans le monde sous-développé que dans les poches de pauvreté des grandes villes du monde industrialisé.

Selon des prévisions de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 130 millions de personnes pourraient venir s’ajouter aux 690 qui avaient déjà faim en 2019 par suite de la récession économique qu’a causée la pandémie. Des études de l’Organisation internationale du travail (OIT) indiquent que plus de 305 millions d’emplois ont d’ores et déjà disparu, et que plus de 1,6 milliard de travailleurs sont menacés dans leurs moyens de subsistance

Nous ne pouvons affronter le Covid-19, la faim, le chômage et l’inégalité économique et sociale croissants entre les personnes et entre les pays comme des phénomènes indépendants. Il est urgent de mettre en place des politiques intégrales priorisant l’être humain, et non les profits économiques ou les avantages politiques.

Il serait criminel de renvoyer à demain des décisions d’hier et d’aujourd’hui. Il est impératif de promouvoir la solidarité et la coopération internationales pour atténuer le coup.

Seules les Nations Unies, justement parce qu’universelles, ont l’autorité et la portée nécessaires pour relancer un juste combat, à savoir la suppression d’une dette extérieure irrécouvrable qui, aggravée par les retombés socioéconomiques de la pandémie, entrave le développement durable des peuples du Sud.

 

Monsieur le Président,

Quand le SARS-CoV-2 est apparu et que les premiers indices prouvaient qu’il risquait de provoquer une pandémie, Cuba n’a pas été prise au dépourvu.

Forte de l’expérience qu’elle a acquise durant des décennies de lutte contre de terribles épidémies, dont certaines ont été introduites délibérément dans le cadre de la guerre permanente contre son projet politique, elle a aussitôt mis en route un train de mesures fondées sur ses capacités et ses points forts essentiels : un État socialiste organisé et responsable de la santé des citoyens, des ressources humaines hautement qualifiées et une société où le peuple participe largement à la prise de décision et à la solution des problèmes.

L’application de ces mesures, de pair avec les connaissances accumulées durant plus de soixante ans d’efforts intenses pour créer et fortifier un système de santé de qualité ouvert à tous, ainsi qu’avec l’essor de notre recherche-développement scientifique, nous ont permis non seulement de préserver le droit de tous les citoyens sans exception à la santé, mais encore de faire face à la pandémie dans de meilleures conditions.

Nous y sommes parvenus malgré les dures contraintes qu’entraîne le blocus économique, commercial et financier prolongé que nous imposent les Etats-Unis et que l’administration actuelle, même en pleine pandémie, a brutalement durci ces deux dernières années parce qu’il est un élément essentiel de sa politique hostile envers nous.

Cette administration a haussé le blocus à un degré d’agressivité qualitativement nouveau, en faisant un obstacle encore plus réel et déterminant à l’économie et au développement de notre pays. L’administration étasunienne a intensifié notamment sa traque de nos transactions financières internationales et adopté depuis 2019 des mesures qui violent le droit international pour priver le peuple cubain de son droit de se pourvoir des combustibles dont il a besoin dans sa vie quotidienne et pour son développement.

Cherchant à nuire à la Révolution cubaine et à d’autres gouvernements qu’il taxe d’adversaires, les administrations étasuniennes publient des listes absolument fallacieuses et illégitimes qui visent à les diaboliser à partir de qualifications infondées, s’arrogeant dès lors le droit de leur imposer des mesures coercitives unilatérales

Semaine après semaine, cette administration émet des déclarations contre Cuba ou lui impose de nouvelles restrictions. En revanche, elle n’a toujours pas dit un traître mot – et c’est bien paradoxal – au sujet de l’attaque terroriste perpétrée le 30 avril dernier par un individu qui, armé d’un fusil d’assaut, a tiré à plus de trente reprises sur l’ambassade cubaine à Washington dans le but avoué de tuer.

Nous dénonçons donc la politique de deux poids-deux mesures pratiquée par cette administration étasunienne dans la lutte contre le terrorisme et exigeons qu’elle condamne publiquement cette attaque brutale.

Nous demandons par ailleurs qu’elle cesse d’attaquer et de diffamer l’action altruiste que constitue la coopération médicale internationale de notre pays qui jouit d’un prestige élevé et dont les résultats sont parfaitement vérifiables, contribuant à sauver des centaines de vies et à réduire les effets de la maladie sous diverses latitudes. Des personnalités internationales et des organisations sociales au prestige notable ont reconnu l’œuvre humaniste du Contingent international Henry Reeve de médecins spécialisés en situations de catastrophe naturelle et de grave épidémie, réclamant pour elle le Prix Nobel de la paix.

À l’inverse de cette administration étasunienne qui fait fi de l’appel à conjuguer des efforts dans le combat contre la pandémie et qui se retire de l’Organisation mondiale de la santé, Cuba, répondant aux demandes qu’elle a reçues et guidée par la profonde vocation solidaire et humaniste de son peuple, a renforcé sa coopération en dépêchant plus de 3 700 coopérants organisés dans 46 brigades médicales à 39 pays et territoires touchés par le Covid-19.

Aussi condamnons-nous le chantage crapuleux que l’administration étasunienne exerce sur l’Organisation panaméricaine de la santé afin que celle-ci lui serve d’instrument dans son agression maladive contre Cuba. Mais, comme toujours, la force de la vérité finira par faire voler les mensonges en éclats et l’histoire situera les faits et les protagonistes à la place que chacun mérite. L’exemple de Cuba prévaudra.

Nos travailleurs dévoués de la santé, fierté d’une nation formée selon l’idée de Martí : « La patrie est l’humanité », pourront bien recevoir ou non le Prix que mérite leur noblesse ; en tout cas, cela fait des années qu’ils ont forcé la reconnaissance des peuples bénéficiaires de leur œuvre sanitaire.

L’administration étasunienne ne cache pas son intention d’imposer à Cuba, dans les prochains mois, de nouvelles mesures d’agression encore plus dures. Nous déclarons une fois de plus devant la communauté internationale que notre peuple, fier de son histoire et attaché aux idéaux et à l’œuvre de sa Révolution, saura résister et vaincre.

 

Monsieur le Président,

La prétention de cette administration étasunienne d’imposer sa domination néocoloniale à Notre Amérique en ressuscitant publiquement la Doctrine Monroe viole la Proclamation faisant de l’Amérique latine et des Caraïbes une Zone de paix.

La République bolivarienne du Venezuela – nous tenons à le ratifier publiquement depuis cette tribune virtuelle – pourra toujours compter sur notre solidarité face aux tentatives de la déstabiliser, de saper son ordre constitutionnel, de briser son union civico-militaire et de détruire l’œuvre entamée par Hugo Chávez Frías et poursuivie par le président Nicolás Maduro Moros en faveur du peuple.

Nous rejetons aussi les actions de l’administration étasunienne visant à déstabiliser la République du Nicaragua et ratifions notre solidarité invariable envers son peuple et son gouvernement que conduit Daniel Ortega.

Nous nous solidarisons avec les nations des Caraïbes qui exigent une juste réparation pour l’horreur de l’esclavage et de la traite des esclaves qu’elles ont subie, dans un monde où la discrimination raciale et la répression des communautés de descendants d’Africains ne cessent de s’aggraver.

Nous ratifions notre engagement historique avec l’autodétermination et l’indépendance du peuple frère portoricain.

Nous appuyons la réclamation de souveraineté légitime de l’Argentine sur les îles Malvinas, Sandwich du Sud et Georgie du Sud.

Nous réitérons notre engagement envers la paix en Colombie et notre conviction que le dialogue entre les parties est la seule voie permettant d’instaurer une paix stable et durable dans ce pays.

Nous appuyons la recherche d’un règlement pacifique et négocié à la situation qui a été imposée à la Syrie, sans ingérence extérieure et dans le respect total de sa souveraineté et de son intégrité territoriale.

Nous réclamons un règlement juste au conflit du Moyen-Orient, lequel repose sur l’exercice réel par le peuple palestinien de son droit inaliénable à construire son propre État dans les frontières antérieures à 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et nous rejetons les tentatives d’Israël d’annexer de nouveaux territoires en Cisjordanie.

Nous exprimons notre solidarité avec la République islamique d’Iran face à l’escalade agressive des Etats-Unis.

Nous réaffirmons notre solidarité invariable avec le peuple sahraoui.

Nous condamnons énergiquement les sanctions unilatérales imposées injustement à la République populaire démocratique de Corée.

Nous rejetons une fois de plus l’intention de l’OTAN de s’étendre jusqu’aux frontières de la Russie et d’imposer injustement des sanctions unilatérales à ce pays.

Nous refusons l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la République de Belarus et réitérons notre solidarité avec son président légitime, Alexandre Loukachenko et avec le peuple frère de ce pays.

Nous condamnons les ingérences dans les affaires intérieures de la République populaire de Chine et rejetons toute tentative de porter atteinte à son intégrité territoriale et à sa souveraineté.

 

Monsieur le Président,

Compte tenu des graves circonstances actuelles, nous sommes contraints, pour la première fois en soixante-quinze ans, de tenir cette Assemblée générale des Nations Unies sur le mode virtuel.

La communauté scientifique cubaine, une autre fierté de la nation qui, dès le triomphe de la Révolution des justes, a annoncé au monde son intention de devenir un pays d’hommes et de femmes de science, travaille sans relâche sur l’un des premiers vaccins dans le monde à être entré dans la phase des essais cliniques.

Ses créateurs et d’autres chercheurs et spécialistes, en articulation avec le système de santé, mettent au point des protocoles de soins visant les malades contagieux, les patients rétablis et la population à risque, ce qui nous a permis de sauver 80 p. 100 des contagieux et de maintenir un taux de létalité inférieur à la moyenne du continent et du monde.

« Des médecins, et non des bombes ! » s’est exclamé un jour le leader historique de la Révolution cubaine et le promoteur principal de l’essor des sciences à Cuba, Fidel Castro Ruz. Telle est notre devise. Sauver des vies et partager ce que nous sommes et ce que nous avons, quelque soit le sacrifice, voilà ce que nous offrons au monde depuis les Nations Unies auxquelles nous demandons simplement de changer en accord avec la gravité du moment.

Nous sommes Cuba !

Battons-nous de concert pour promouvoir la paix, la solidarité et le développement.

Je vous remercie.


 

مداخلَة رئيس جمهورية كوبا، ميغيل دياز-كانيل بيرموديز، في المداولة العامة للدورة العادية الخامسة والسبعين من جلسات الجمعية العامة لمنظمة الأمم المتحدة.

حضرة السيد الأمين العام،

سيدي الرئيس:

جائحة كبرى كونيّة قلبت الحياة اليومي رأساً على عقِب. بين يوم وتاليه، تنتقل العدوى إلى ملايين الأشخاص ويموت آلاف من الذين كان أملهم في الحياة أعلى بفضل تطور بلدانهم. أنظمة شفائية تقدّم خدمات رفيعة المستوى انهارت، والأنظمة الصحية في البلدان الفقيرة تعاني من عجزها المُزمِن. حجُرٌ صارمة حوّلت أكثر المدن كثافة سكّانيّة إلى مناطقة متجمّدة افتراضية. الحياة الاجتماعيّة لا وجود لها خارج الشبكات الرّقميَّة. مسارح، مراقص، معارض فنية، بل حتى مدارس، أغلقت أبوابها أو هي تتكيَّف على الوضع الجديد.

حدودُنا أُغلقت، واقتصاداتنا انكمشت، واحتياطاتنا نفدت. تعيش الحياة إعادة تصميمٍ راديكالي لعادات عريقة، بينما يحلّ الجزع محل الطمأنينة. حتى أفضل الأصدقاء لا يتعارفون من خلف الكمّامات التي تحمينها من العدوى. كل شيء يتغيَّر.

وكما العجالة لإيجاد حلّ للجائحة، يحتاج الأمر وعلى عجل لدمقرطة هذه المنظمة التي لا غنى عنها، لكي تستجيب وبفعّالية لاحتياجات وآمال كل الشعوب.

الحق المأمول للبشرية في العيش بسلام وأمن، بعدالة وحريّة، وهي أساس اتحاد الأمم، هو موضع تهديد دائم.

يتبدّد أكثر من 1.9 بليون دولار اليوم في سباق تسلُّح أخرق يقوم على أساس السياسة العدوانية والحربيّة للإمبريالية، يتجلّى أوضح تعبير عنها في الحكومة الحالية للولايات المتحدة، المسؤولة عن إنفاقٍ عسكريٍّ نسبته 38 بالمائة من الكلّ العالمي.

إننا نتحدث عن نظام واضح المعلم العدواني وفاسد أخلاقيّاً، يشن هجماته على تعددية الأطراف ويستخدم الابتزاز المالي في علاقته مع مؤسسات نظام الأمم المتحدة، وانسحب، بغطرسة لم يسبق أن شوهدت من قبل، من منظمتي الصحة العالمية واليونيسكو، وتخلّى عن مقعده في "مجلس حقوق الإنسان".

للمفارقة، البلد الذي يستضيف مقرّ منظمة الأمم المتحدة أيضاً ينسحب من اتفاقات دولية أساسيَّة مثل "معاهدة باريس" حول التغيّر المناخي؛ ويتنصّل من الاتفاق النووي التوافقي مع إيران؛ ويدفع بحروب تجارية؛ وينهي التزامه بأدوات دوليّة للمراقبة في مجال نزع السلاح؛ ويُحوّل الفضاء الخارجي إلى سلاح حربي؛ ويضاعف الإجراءات والعقوبات الانفراديّة على أولئك الذين يرفضون الانصياع لإملاءاته؛ ويرعى استخدام القوة للإطاحة بحكومات ذات سيادة عبر وسائل عسكرية غير تقليديَّة.

في هذا المسار من السلوك، المنفصل عن المبادئ السالفة للتعايش السلمي واحترام حق الغير بتقرير المصير كضامنة للسلام، تتلاعب الحكومة التي يترأسها دونالد ترامب أيضاً، ولأغراض تخريبية، بالتعاون في مجال الديمقراطية وحقوق الإنسان، بينما تنتشر في أراضيها هي، وخارج السيطرة عمليّاً، تعبيرات الكراهية والعنصريّة والوحشيّة البوليسيَّة وانتهاكات النظام الانتخابي وحق المواطنين بالتصويت.

إنه لمن العجالة بمكان إصلاح الأمم المتحدة. هذه المنظمة العظيمة، التي نشأت عن كلفة باهظة بالأرواح انطوت عليها حربان عالميّتان، وكمحصّلة لإدراك العالم لأهميّة الحوار والتفاوض والتعاون والشرعيّة الدوليّة، لا يحتمل تحديثها ودمقراطتها وإعادة هيكلتها مزيداً من التأخير.

هناك خلل جوهري وعميق يحدث لكي نشهد بصورة يومية ودائمة انتهاك مبادئ ميثاق الأمم المتحدة، ولكي نرى بتكرارٍ أكبر يوماً بعد يوم استخدام القوة أو التهديد باستخدامها في العلاقات الدولية.

لا سبيل للإبقاء مزيداً من الوقت، كشيء طبيعي وغير قابل للتعيير، على نظام دولي لامتكافئ وظالم ومنافي للديمقراطيّة، يؤاثر الأنانية على التضامن، والمصالح البائسة لأقلية جبّارة على التطلعات المشروعة لملايين الأشخاص. منظمة الأمم المتحدة لم تتأسس من أجل تشريع الجور.

بغض النظر عن الخيبات ومن المطالب بالتغيير التي نرفعها إلى الأمم المتحدة، إلى جانب دول أخرى والملايين من سكان العالم، ستدافع الثورة الكوبية دائماً عن وجود هذه الهيئة التي ندين لها بالقليل، ولكنه ضروري، من تعددية الأطراف التي نجت من الغطرسة الإمبراطوريّة.

لقد أكدت كوبا أكثر من مرّة أمام هذا المنتدى على إرادتها في التعاون مع دمقرطة منظمة الأمم المتحدة ومع الدفاع عن التعاون الدولي اللذين لا يستطيع أحد غيرها إنقاذهما. وكما قال السكرتير الأول للحزب الشيوعي الكوبي، جنرال الجيش راؤول كاسترو روز: "يمكن للمجتمع الدولي أن يثق ببقاء صوت كوبا الصادق عالياً في وجه الظلم واللامساواة والتخلُّف والتمييز والتلاعب؛ من أجل إقامة نظام عالمي أكثر عدالة ومساواة، يتموضع في محوره الإنسان وكرامته ورفاهيته بالفعل".

سيدي الرئيس:

عودةً إلى خطورة اللحظة الراهنة، التي يعيدها كثيرون إلى جائحة "كوفيد-19" حصراً، أرى ضروريّاً التنبيه إلى أن أثرها يتجاوز بأضعاف الإطار الصحي.

جرّاء نتائجها المشؤومة والعدد الهائل من الوفيّات والضرر بالاقتصاد العالمي وتدهور مستويات التنمية الاجتماعيَّة، يبعث اتّساع رقعة انتشار الوباء في الأشهر الأخير الغمّ واليأس عند قادة ومواطني كل بلدان العالم عمليّاً.

لكن الأزمة متعددة الأبعاد التي تسببت بها هذه الجائحة تُظهر بوضوح الخطأ الفادح للسياسة عديمة الإنسانية التي تُفرط دكتاتورية السوق في فرضها.

نحن اليوم شهود أليمون على الكارثة التي أوصل العالم إليها نظام الانتاج والاستهلاك الرأسمالي اللاعقلاني واللامُستدام، وعشرات السنوات من النظام الدولي الجائر ومن تطبيق نيوليبراليّة قاسية وجامحة، فاقمت التفاوتات وقوّضت حق الشعوب بالنّموّ.

خلافاً للنيوليبراليّة الإقصائيَّة، التي تهمل وتهمّش ملايين الناس، وتحكم عليهم بالعيش على بقايا ولائم الواحد بالمائة الأكثر ثراء؛ لا يميّز الفيروس بين بعضٍ وآخر، لكن آثاره الاقتصادية والاجتماعيّة ستكون فتّاكة بين أكثرهم ضعفاً، ذوي أدنى المداخيل، سواء كان في العالم النامي أو في جيوب فَقْر كبرى المدن الصناعيَّة.

استناداً لدراسات منظمة الأغذية والزراعة التابعة للأمم المتحدة (فاو)، فإن الـ 690 مليون شخصاً الذين كانوا يعانون الجوع في عام 2019، يُمكن أن ينضم إليهم 130 مليوناْ آخرون بسبب الركود الاقتصادي الناجم عن الجائحة. وتشير أبحاث لمنظمة العمل العالمية إلى أنه قد ضاعت أكثر من 305 ملايين وظيفة وأن الخطر يهدد مصادر عيش أكثر من مليار و600 ألف عامل.

لا يُمكننا أن نواجه "كوفيد-19" والجوع والبطالة واللامساواة الاقتصادية والاجتماعية المتزايدة بين الأفراد وبين البلدان كظواهر معزولة واحدتها عن الأخرى. لا بد من تطبيق سياسات شاملة عاجلة تكون فيها الأولوية للإنسان وليس للأرباح الاقتصادية أو الفوائد السياسيّة.

إنه لمن الإجرامي إن نؤجّل قرارات الأمس واليوم إلى الغدّ. لا بدّ من الدفع بالتضامن والتعاون الدولي من أجل تخفيف شدّة الضربة.

إنما الأمم المتحدة وحدها، بكامل أعضائها، تملك السلطة والبُعد اللازمَين من أجل إعادة طرح المعركة المحقّة من أجل إلغاء الدين الخارجي غير القابل للتسديد، والذي ينعكس سلباً على بقاء شعوب الجنوب، جرّاء تفاقمه بفعل الآثار الاجتماعية-الاقتصادية للجائحة.

سيدي الرئيس:

إن ظهور فيروس "سارس-كوف-2" والمؤشرات الأولى على تهديده بالتحول إلى جائحة لم يأخذ كوبا على حين غرّة.

بخبرة عشرات السنين من مواجهة أوبئة مخيفة، بعضها تم إدخاله قصداً كجزء من الحرب المتواصلة على مشروعنا السياسي، وُضعت فوراً حيز التنفيذ مجموعة من الإجراءات تستند إلى قدراتنا ومواضع قوتنا الأساسيّة: دولة اشتراكيّة منظّمَة، مسؤولة عن السهر على صحة مواطنيها، ورأسمال بشري عالي المهارة ومجتمع ذي درجة عالية من المشاركة الشعبية في اتخاذ القرارات وفي حل مشكلاته.

لقد سمح تطبيق هذه الإجراءات، وإلى جانبها المعرفة المُراكَمة على مدار أكثر من ستين سنة من الجهود الحثيثة لإقامة وتعزيز نظام صحّي ذي جودة وبُعد شامل، وكذلك البحث والتطور العلمي، ليس فقط بحماية حق جميع المواطنين، بدون استثناء، بالرعاية الصحيّة، وإنما بمواجهة الجائحة بشروط أفضل.

لقد حقّقنا ذلك بالرغم من القيود القاسية للحصار الاقتصادي والتجاري والمالي المطوّل الذي تفرضه حكومة الولايات المتحدة، والذي تم تشديده في السنتين الأخيرتين، بل وفي زمن الجائحة، كدليل على أن هذا هو العنصر الأساسي في سياستها العدائيّة ضد كوبا.

لقد اشتدّت عدوانية الحصار لتبلغ مستوى جديد نوعيّاً، يعزّز صفته كعائق فعلي وحاسم لإدارة اقتصاد بلدنا وتنميته. فقد شدّدت الحكومة الأمريكية بشكل خاص ملاحقتها للعمليات المالية التي تقوم بها كوبا، واتخذت منذ عام 2019 إجراءات تنتهك القانون الدولي، هدفها حرمان الشعب الكوبي من إمكانية شراء ما يحتاجه من الوَقود لنشاطه اليومي ومن أجل نموّه.

بهدف إلحاق الأذى بالثورة الكوبية وغيرها ممن تصفهم بالخصوم وشيطنتهم، تُصدر الولايات المتحدة قوائم تعسفية لا شرعيّة لها، واستناداً إليها تعطي لنفسها الحق بأن تفرض على العالم إجراءات قسريّة انفراديّة وتقييمات لا أساس لها.

لا يمرّ أسبوع واحد من دون أن تُصدر هذه الحكومة تصريحات معادية لكوبا أو تتخذ إجراءات تضييقية جديدة. غير أن المفارقة تكمن في رفضها أن تصنّف كعمل إرهابي الاعتداء المرتكب ضد سفارة كوبا لدى واشنطن في الثلاثين من نيسان/أبريل 2020، عندما أقدم شخص مسلّح ببندقية هجوميّة على إطلاق أكثر من ثلاثين عياراً ناريّاً على المقرّ الدبلوماسي، ثم اعترف لاحقاً بنيّته على القتل.

إننا ندين ازدواجيّة أخلاق الحكومة الأمريكية في مكافحة الإرهاب ونطالب بإدانة هذا الاعتداء الهمجي علناً.

نطالب بوضع حدٍّ للعداء ولحملة التشهير بعمل كوبا الغيريّ في إطار تعاونها الطبي الدولي. الذي أسهم، بمكانته المرموقة ونتائجه التي يُمكن التثبّت منها، في إنقاذ مئات الأرواح وتقليص أثر المرض في أرجاء مختلفة. شخصيات دوليّة ومنظمات اجتماعية واسعة الشهرة عبّروا عن تقديرهم للعمل الإنساني الذي تقوم بها "الفرقة الدولية الطبية المتخصصة بأوضاع الكوارث والأوبئة الخطيرة ’هنري ريف‘" من خلال دعوتهم لمنح هذه الفرقة "جائزة نوبل للسلام".

في وقت تتجاهل فيه حكومة الولايات المتحدة الدعوة لمضافرة الجهود في مكافحة الجائحة وتنسحب من منظمة الصحة العالمية، تستجيب كوبا للطلبات التي تتلقاها، واسترشاداً منها بنزعة شعبها التضامنية والإنسانية العميقة، تعزّز تعاونها من خلال إرسال أكثر من ثلاثة آلاف و700 متعاوِن، موزّعين على 46 فرقة طبية، إلى 39 بلداً وإقليماً مستقلاً ضربتها جائحة "كوفيد-19".

في هذا السياق، ندين الابتزاز الإجراميّ الذي مارست الولايات المتحدة به وما تزال الضغط على منظمة الصحة عبر الأمريكية بهدف استخدام هذه الهيئة الإقليميّة كأداة لعدوانها المَرَضيّ على كوبا. قوّة الحقيقة ستعرّي دائماً الأكاذيب، وسيتولّى التاريخ وضع الحقائق وأصحابها في نصابهم. مثال كوبا سيسود.

عمّالنا المتفانون في مجال الصحة، وهم فخر بلد تربّى على مفهوم مارتيه بأن "الوطن هو إنسانية"، سواء نالوا الجائزة أم لا، هم قد نالوا ومنذ سنوات تقدير الشعوب التي عافاها عملهم الصحي.

لا تُخفي حكومة الولايات المتحدة نيّتها على تطبيق إجراءات عدوانية جديدة وأشد قسوة على كوبا خلال الأشهر المقبلة. نعلنُ مجدداً أمام المجتمع الدولي أن شعبنا، الفخور بتاريخه والملتزم بأفكار وإنجاز الثورة، سيعرف كيف يقاوم وينتصر.

سيدي الرئيس:

إن نوايا فرض الهيمنة النيوكولونيالية على أمريكانا، من خلال إشهار سريان "عقيدة مونروي" علناً، تتنافى مع "إعلان أمريكا اللاتينية والكاريبي منطقة سلام".

نودّ أن نصادق علناً، من على هذا المنبر الافتراضي، بأن جمهورية فنزويلا البوليفارية ستحظى دائماً بتضامن كوبا في وجه محاولات زعزعة استقرارها وقلب النظام الدستوري والوحدة الأهلية-العسكرية فيها وتدمير المشروع الذي بدأه القائد هوغو تشافيز فريّاس ويتابع قيادة بنائه الرئيس نيكولاس مادورو موروس لصالح الشعب الفنزويلي.

نشجب تحركات الولايات المتحدة الساعية لزعزعة استقرار جمهورية نيكاراغوا، ونجدد التأكيد على التضامن الثابت والأكيد مع شعبها وحكومتها، بقيادة الكومندان دانييل أورتيغا.

نتضامن مع بلدان حوض الكاريبي التي تطالب بتعويضات عادلة عن أهوال العبودية وتجارة الرقّ، وذلك في عالم يأخذ فيه التمييز العرقي وقمع المجتمعات المنحدرة من أفريقيا منحى تصاعدياً.

نصادق على التزامنا التاريخي بحق شعب بورتوريكو بتقرير مصيره واستقلاله.

ندعم مطالبة الأرجنتين العادلة بالسيادة على جزر المالوين وساندويش الجنوبية وجورجيا الجنوبية.

نجدد التأكيد على التزامنا تجاه السلام في كولومبيا وقناعتنا بأن الحوار بين الأطراف هو السبيل لتحقيق سلام ثابت ودائم في هذا البلد.

نؤيد البحث عن حل سلمي وتفاوضي للوضع المفروض في سورية، بدون تدخل خارجي وباحترام كامل لسلامة ووحدة أراضيها.

نطالب بحلّ عادل للنزاع في الشرق الأوسط، يمر من خلال ممارسة الشعب الفلسطيني الفعلية لحقه الثابت بإقامة دولته ضمن حدود عام 1967 وعاصمتها القدس الشرقية. ندين محاولات إسرائيل ضم أراضٍ جديدة من الضفة الغربية.

نعبّر عن تضامننا مع الثورة الإسلامية في إيران أمام تصعيد الولايات المتحدة العدواني.

نجدد التأكيد على تضامننا الثابت مع الشعب الصحراوي.

ندين بشدّة العقوبات الانفرادية والظالمة المفروضة على جمهورية كوريا الديمقراطية الشعبية.

نجدد التأكيد على شجبنا لمحاولة توسيع رقعة تواجد الناتو حتى الحدود مع روسيا وفرض عقوبات انفراديّة وظالمة على هذا البلد.

نستنكر التدخل الخارجي في الشؤون الداخلية لبيلاروس ونجدد التأكيد على تضامننا مع الرئيس الشرعي لهذا البلد، ألكساندر لوكاشينكو، وشعب بيلاروس الشقيق.

نشجب التدخل في الشؤون الداخلية لجمهورية الصين الشعبية، ونرفض أي محاولة للمسّ بسلامة أراضيها وسيادتها.

سيدي الرئيس:

إن الظروف الراهنة المثيرة للقلق جعلتنا، وللمرة الأولى خلال 75 سنة من تاريخ منظمة الأمم المتحدة، نضطر للاجتماع بلا حضور.

إن المجتمع العلمي الكوبي، وهو مفخرة أخرى للبلد الذي أعلن للعالم منذ انتصار ثورة العادلين، اعتزامه التحوُّل إلى بلد رجال ونساء علوم، يعمل بلا كلل في واحد من أولى اللقاحات التي هي في مرحلة التجربة السريريّة في العالم.

يقوم مبتكروه وغيرهم من العلماء والباحثين، وبالتنسيق مع نظام الصحة، بتطوير بروتوكولات للعناية بالأشخاص المصابين بالعدوى والمتعافين والمواطنين الأكثر عرضة لخطر الإصابة، سمحت لنا بالإبقاء على إحصاءات الإصابة بالوباء عند نسبة من الأشخاص الذين تم إنقاذهم تربو على الثمانين بالمائة من المصابين ومؤشراً على الوفيّات يدنو عن متوسطها في القارة وفي العالم.

"أطبّاء وليس قنابل"، هذا ما أعلنه يوماً القائد التاريخي للثورة الكوبية والراعي الرئيسي لتطوير العلوم في كوبا، القائد العام فيدل كاسترو روز. هذه هي أقوى أوراقنا. إنقاذ الأرواح ومشاركة ما عندنا وما لدينا، مهما بلغ حجم التضحية، هو ما نعرضه على العالم انطلاقاً من الأمم المتحدة، التي لا نلتمس منها إلا تغييراً ينسجم مع خطورة اللحظة.

إننا كوبا.

لنكافح معاً لإعلاء السلام والتضامن والنموّ.

شكراً جزيلاً

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