Ernesto Rodríguez Hernández, premier vice-ministre cubain des communications, s'adresse à la 28e session de la Commission des Nations unies pour la science et la technologie au service du développement.

Monsieur le Président,

Distingués délégués,

La délégation cubaine remercie la Commission des Nations Unies sur la science et la technologie au service du développement ainsi que le Secrétariat de la CNUCED pour cette occasion de débattre d’un sujet essentiel aux efforts nationaux et internationaux visant à promouvoir le développement durable et à mettre en œuvre l’Agenda 2030.

À Cuba, comme ailleurs dans le monde, la pandémie de COVID-19 a laissé des enseignements très importants sur la nécessité de renforcer le rôle de la science, de la technologie et de l'innovation dans le développement économique et social du pays, dans l'intention de consolider un modèle de développement durable et inclusif, qui permette de progresser dans la réalisation des objectifs de développement durable.

C’est pourquoi le gouvernement cubain a placé la science, la technologie et l’innovation au plus haut niveau de priorité, en les reconnaissant comme l’un des trois piliers de la gouvernance, aux côtés de la transformation numérique et de la communication sociale.

À Cuba, le ministère de la Science, de la Technologie et de l'Environnement (CITMA) est l'organisme d'État chargé de la coordination du secteur de la science, de la technologie et de l'innovation. Cependant, nous œuvrons à la mise en place d'une gouvernance complexe qui dépasse les visions ministérielles ou sectorielles en impliquant le plus haut niveau de gouvernement.  

Dans ce cadre, nous avons créé le Conseil national de l’innovation, placé sous la conduite directe du Président de la République, où sont débattus les sujets scientifiques et d’innovation les plus prioritaires pour Cuba. Par exemple, ce conseil a plusieurs fois examiné la Politique pour la transformation numérique du pays.

De plus, nous renforçons l’intégration de la science dans l’élaboration des politiques publiques, en consolidant le rôle du savoir expert dans la conception, le suivi et l’évaluation des politiques publiques.

Nos priorités nationales en matière de science, de technologie et d’innovation ont été identifiées, avec une attention particulière portée à la production alimentaire, où l’agroécologie gagne en importance, ainsi qu’à la transformation du bouquet énergétique du pays, mettant l’accent sur les énergies renouvelables.

Par ailleurs, la lutte contre le changement climatique et l’engagement historique du pays en faveur de la santé restent des axes majeurs de notre agenda.

Cependant, comme dans de nombreux pays en développement, Cuba possède un savoir immense et potentiellement utile qui, bien souvent, échappe aux circuits scientifiques institutionnels classiques et demeure sous-exploité.

C’est pourquoi nous orientons notre politique publique en matière de science, de technologie et d’innovation afin d’intégrer l’innovation sociale, inclusive et transformatrice, avec un impact concret au niveau local et même communautaire. Ce modèle permet de générer des dynamiques innovantes dans des domaines tels que la production alimentaire, la santé, le logement et l’énergie, en répondant aux besoins réels des populations.

Pour soutenir ces efforts, Cuba s’appuie sur un système de gestion des programmes et projets, qui comprend environ 2 000 projets actifs aux niveaux national, sectoriel et territorial.

Monsieur le Président,

Distingués délégués,

Cuba mène cet effort considérable, comme de nombreux autres pays en développement, tout en affrontant les immenses défis imposés par l'ordre international injuste qui prévaut actuellement.

À cette situation complexe s’ajoute l’impact des mesures coercitives unilatérales, en violation de la Charte des Nations Unies et le droit international.

Depuis plus de six décennies, Cuba subit un blocus économique, commercial et financier imposé par le gouvernement des États-Unis, qui constitue le principal obstacle au développement économique et social du pays. Aucun citoyen cubain ni aucun secteur de l’économie nationale n’échappe aux conséquences néfastes de cette politique illégale, et le domaine de la science et de l’innovation n’y fait pas exception.

Le blocus reste l'axe central de la politique étasunienne à l'égard de Cuba, et son impact s’est intensifié sous l’administration actuelle, qui a durci les mesures inflexibles de guerre économique contre notre pays, ce qui démontre la politique agressive des États-Unis contre la souveraineté, la paix et le bien-être du peuple cubain.

Ce blocus s’est encore accentué avec le maintien arbitraire de Cuba sur la liste unilatérale du Département d’État des États prétendument soutenant le terrorisme, une désignation dénuée de fondement, de légitimité et de soutien international.

Malgré ces obstacles, Cuba ne sera pas dissuadée. Nous disposons d’un système établi de science, de technologie et d’innovation, de ressources humaines qualifiées dans des disciplines essentielles et d’une volonté politique visant à intégrer la science, la technologie et l’innovation à nos plans de développement.

Monsieur le Président,

Distingués délégués,

Le développement et la mise en œuvre de solutions durables et inclusives basées sur la science, la technologie et l’innovation demeurent un défi majeur pour les pays du Sud, qui, en général, ne disposent ni des infrastructures ni des ressources humaines suffisantes pour exploiter pleinement les avancées scientifiques et technologiques.

Par ailleurs, les financements qui pourraient être consacrés à la recherche scientifique sont souvent en concurrence avec d’autres priorités urgentes telles que l’éradication de l’extrême pauvreté, de la faim, de l’insalubrité et des inégalités.

Pour ces raisons, il est impératif de renforcer les mécanismes de coopération internationale en matière d’assistance technique et financière, de transfert de technologies et de renforcement des capacités. Il est essentiel que les pays industrialisés respectent leurs engagements en matière d’aide publique au développement, en fournissant des ressources financières nouvelles, additionnelles et prévisibles, afin de garantir la réalisation des Objectifs de développement durable, sans laisser personne de côté.

Faire de la science un moteur du développement implique une évolution vers des modèles plus interdisciplinaires et transdisciplinaires, une meilleure articulation entre les pratiques scientifiques et les politiques publiques, une révision des critères d’évaluation intégrant les impacts économiques, sociaux et environnementaux des progrès scientifiques et technologiques, une amélioration de la communication avec la population et un renforcement de la dimension culturelle de la science.

Dans dans cet engagement, Monsieur le Président, la Commission peut compter sur la coopération de Cuba.

Mercy beaucoup.

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