(Dakar, le 14 février 2024) Le tres cubain, l'un des instruments les plus connus et les plus fondamentaux du son et d'autres genres de la musique populaire traditionnelle de la plus grande des Antilles, a dans le chef d'orchestre et guitariste sénégalais Jean Moffé l'un de ses plus fidèles amateurs et cultivateurs.
Depuis qu'il a mis la main sur l'instrument pour la première fois grâce au don d'un ami, il n'a cessé de vouloir l'incorporer dans le groupe qu'il dirige depuis plusieurs années : Teranga Orquesta ; peut-être l'un des groupes ouest-africains qui cultive le plus fidèlement les thèmes du répertoire cubain soutenus par le cinquillo et la clave cubaine en tant que base mélodique et rythmique.
Lors d'une visite ce mercredi à la mission diplomatique dans le berceau du Son, Moffé a montré son immense attachement à ces sonorités qui valident les véritables racines de ce que l'on appelle aujourd'hui la Salsa Mbalax ; bien que dans son cas, il préfère être fidèle aux caractéristiques qui placent les différents rythmes à leur juste place.
Il avoue qu'il parcourt constamment YouTube à la recherche de performances de treseros, de démonstrations et de tutoriels qui l'aident à comprendre l'essence de l'instrument et les compétences nécessaires pour bien l'interpréter. Pancho Amat, Yarima Blanco, Enid Rosales, ou les classiques Arsenio Rodríguez, Isaac Oviedo ou Nené Manfugás, éveillent chez le musicien sénégalais enthousiaste une passion indescriptible.
Bien sûr, la musique cubaine dans son ensemble culturel, en passant par l'héritage africain et espagnol, et l'évolution de ses différents genres, l'ont amené à rechercher et à mettre en pratique, dans le répertoire de Teranga Orquesta, ces compositions qui sont aujourd'hui des ambassadeurs dans le monde entier : El Manisero, Lágrimas Negras, Chan Chan, la Guantanamera, Guajira con Tumbao, ou la mythique Santa Isabel de las Lajas, immortalisée par Benny Moré.
Tout en apprenant à maîtriser le tres, Moffé continue d'animer différents espaces du circuit guitare en main de Dakar, dans des formats plus traditionnels, comme le conjunto, ou plus élargis, où chaque musicien peut jouer avec une dextérité absolue de deux ou trois instruments selon les besoins musicaux : clavecin, maracas, percussions, trombones, trompettes et piano, entre autres.
Madame l'ambassadeur Maydolis Sosa Hilton a remercié l'artiste chevronné pour toutes ces marques d'amour envers le son qui caractérise la terre du Trio Matamoros, et a expliqué les possibilités qu'offre l'île dans l'apprentissage et la maîtrise des tres, tout en déclarant qu'elle aimerait que l'orchestre Teranga participe à certains des événements dans le domaine de la musique populaire et traditionnelle organisés par les institutions du Ministère de la Culture de Cuba.
Ce serait également un grand plaisir pour nous et très utile pour lui et pour tous ceux qui s'intéressent aux célèbres et fondamentaux tres cubains, de pouvoir organiser une série de conférences de maîtres et de présentations des représentants de l'instrument qui, depuis la plus grande des Antilles, ont un impact sur le monde entier grâce à leur talent et à leur activité musicale.
Aujourd'hui, jour de l'amour et de l'amitié, nous avons la satisfaction de savoir que l'orchestre que vous dirigez aime profondément cette essence qui nous rend si fiers en tant que Cubains. Merci beaucoup pour votre fidélité et votre constance, a conclu le diplomate. (EmbaCuba Sénégal).