L’INVITÉ DE LA SEMAINE
Au lendemain de la Révolution cubaine en 1959, les États-Unis d'Amérique ont imposé unilatéralement un blocus contre ce pays. Soixante années plus ce blocus s'est intensifié au mépris des lois internationales.
Chaque année l'Assemblée Générale des Nations-Unies se réunit pour examiner la levée de cet embargo et seuls les États-Unis et israël s'y opposent.
C'est ce jeudi que l'Assemblée Générale s'apprête à voter la résolution 73/8, intitulée: “Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-Unis d’Amérique »
L'équipe de #DjibLive s'est entretenue avec l'Ambassadeur de la République de Cuba Son Excellence Lazaro Leslie Polledo Mesa.
Au lendemain de la Révolution cubaine en 1959, les États-Unis d'Amérique ont imposé unilatéralement un blocus contre ce pays. Soixante années plus ce blocus s'est intensifié au mépris des lois internationales. Chaque année l'Assemblée Générale des Nations-Unies se réunit pour examiner la levée de cet embargo et seuls les États-Unis et israël s'y opposent.
C'est ce jeudi que l'Assemblée Générale s'apprête à voter pour ou contre la levée de l'embargo et à cette occasion l'équipe de Djib-Live s'est entretenue avec l'Ambassadeur de la République de Cuba Son Excellence Lazaro Leslie Polledo Mesa.
Djib-Live: Monsieur l'Ambassadeur pouvez-vous nous rappeler les conséquences du blocus imposé contre votre pays depuis 60 ans par les États-Unis ?
SE l''Ambassadeur : cette année c'est la 28em fois que les Nations-Unies examinent la levée du blocus économique et financier imposé par les États-Unis.
Chaque année les États-Unis émettent des contraintes économiques et financières contre le peuple cubain et ceci pour empêcher le développement économique de mon pays.
Cette année la politique de l'administration américaine sous l'impulsion de Donald Trump a intensifié ce blocus en mettant en place des sanctions unilatérales contre Cuba. Elle a continué d'être axée sur le durcissement du blocus dont l'application extra territoriale a eu des effets toujours plus sensibles.
Le département d'État américain a élargi a trois reprises la "liste des entités juridiques cubaines frappées de restrictions" ce qui entraine des sanctions supplémentaires en plus de celles des réglementations du blocus d'où des préjudices considérables à l'économie de Cuba compte tenu des effets d'intimidation qu'elle provoque dans la communauté entrepreneuriale internationale.
Les États-Unis ont, le 7 avril 2019, annoncé que le Titre III de la loi Helms Burton entrait en vigueur si bien qu'il est possible désormais d'engager des actions judiciaires devant des tribunaux américains contre des personnes juridiques ou morales de Cuba ou de pays tiers qui auraient des relations commerciales avec les biens nationalisés à Cuba dans les années 60.
Cette décision a mis fin à la pratique consistant à ajouner tous les six mois l'application de ce Titre que les différentes administrations américaines et le Président Trump en personne durant ses deux premières années à la Maison Blanche avaient suivie depuis 1996.
Aucun citoyen cubain ou secteur de l'économie cubaine n'échappe aux retombées de cette politique unilatérale américaine qui entrave le développement que tout pays a le droit de chercher de manière souveraine.
Djib-Live : Face à l'intransigeance américaine comment évolue la position de la communauté internationale?
SE l'Ambassadeur: l'administration Trump se moque ouvertement de la communauté internationale qui depuis 28 ans vote à l'Assemblée générale des Nations-Unies une résolution condamnant le blocus appliqué contre Cuba et en demandant la levée. Mais elle fait fi aussi des déclarations des Sommets entre l'Union européenne et l'Amérique latine et les Caraïbes, de ceux de l'Union africaine, de la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC), du groupe des 77 et de la Chine, du Mouvement des pays non alignés, entre autres organisations ayant demandé la levée du blocus.
Djib-Live : Cuba ne renoncera jamais à la levée de ce blocus?
SE l'Ambassadeur: absolument. Cuba ne renoncera jamais à ses principes ni ne cessera de réclamer la levée totale du blocus. Aussi le gouvernement cubain présentera-t-il une fois de plus devant l'Assemblée générale des Nations-Unies les 6 et 7 novembre 2019 son projet de résolution intitulé "Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d'Amérique".
Ce blocus constitue une violation massive, flagrante et systématique des droits humains de toutes les Cubaines et de tous les Cubains. Par leur objectif déclaré et par l'échafaudage politique, légal et administratif qui les étaye, ces sanctions relèvent d'un acte de génocide tel que définit dans la Convention pour la prévention et la punition du crime de génocide (1948) et constitue un acte de guerre économique aux termes de la Conférence navale de Londres(1909). Qui plus est, le blocus viole la Charte des Nations-Unies et le droit international.
Les États-Unis doivent lever sans aucune condition ce blocus injuste qui inflige des souffrances au peuple cubain depuis soixante ans. Je vous remercie.
Source : Djiblive