DÉCLARATION DU PREMIER VICE-MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DE LA RÉPUBLIQUE DE CUBA, GERARDO PEÑALVER PORTAL, LORS DU SEGMENT DE HAUT NIVEAU DE LA 55E SESSION DU CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME.

Monsieur le Président,

À mesure que les inégalités et l’écart entre une minorité de pays développés et une majorité de pays en développement s’accentuent, la nécessité d’un ordre international juste, démocratique et équitable devient de plus en plus évidente.

La promotion et la protection des droits de l’homme sont un objectif commun qui ne peut être atteint que grâce à un véritable esprit de respect et un dialogue constructif.

Cependant, 75 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme et 30 ans après la Déclaration et le Programme d’action de Vienne, le scénario n’est pas encourageant.

Même si la création du Conseil des droits de l’homme répondait à la nécessité de remplacer la Commission des droits de l’homme discréditée, les tentatives occidentales de transformer cet organe en tribunal d’inquisition pourraient l’entraîner sur la même voie de discrédit que son prédécesseur.

Empêcher que cela ne se produise doit être une priorité pour les États membres de ce Conseil et pour ceux qui souhaitent y adhérer.

Aucun pays n’est à l’abri des défis en matière de droits de l’homme et n’a pas non plus l’autorité de se proclamer paradigme de ces droits ou de distinguer d’autres modèles, cultures et systèmes socio-économiques.

Monsieur le Président,

Alors qu’une nouvelle session du Conseil s’ouvre, nous réitérons notre ferme soutien et notre solidarité au peuple palestinien frère, qui subit de graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans ses territoires illégalement occupés. Le génocide israélien, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité contre la Palestine doivent cesser immédiatement.

Monsieur le Président,

Cuba défend un dialogue et une coopération respectueux et constructifs comme moyens efficaces de promotion et de protection des droits de l'homme, sans politisation, sans double standard, sans conditionnements ni pressions.

Il est essentiel de respecter les principes d’universalité, d’indivisibilité, d’objectivité et de non-sélectivité dans le traitement de cette question prioritaire.

En signe de notre engagement inébranlable en faveur des droits de l'homme, Cuba s'est soumise, le 15 novembre, pour la quatrième fois, à l'Examen périodique universel (EPU).

Lors de cette session du Conseil qui vient de commencer, nous présenterons notre position sur les recommandations reçues. Je peux m'attendre à ce que nous en acceptions un nombre nettement plus élevé que lors des examens précédents.

Le quatrième cycle de l'EPU sera le point de départ d'une nouvelle phase de notre travail, au cours de laquelle nous continuerons à améliorer notre cadre juridique et institutionnel de protection des droits de l'homme.

Nous continuerons de promouvoir le dialogue et la coopération avec les mécanismes des droits de l’homme à caractère universel et non discriminatoire.

Nous continuerons à développer diverses actions d'échange technique avec le Haut-Commissariat, dans le prolongement des réunions productives de haut niveau tenues entre les deux parties au cours de l'année écoulée.

Monsieur le Président,

Depuis plus de 60 ans, Cuba subit un blocus économique, commercial et financier destiné à asphyxier le pays, à renverser son ordre interne, à créer une situation d’ingouvernabilité et à détruire le système constitutionnel de notre nation.

Le blocus constitue une violation massive, flagrante et systématique des droits de l’homme de notre peuple. À cela s’ajoute l’inclusion arbitraire de Cuba dans la fausse liste des pays soutenant le terrorisme, préparée unilatéralement par le Département d’État, ce qui a également un impact négatif sur les droits de l’homme, en particulier sur le droit au développement des Cubains.

Monsieur le Président,

En tant que membre nouvellement réélu, ce Conseil pourra continuer à compter sur l'esprit constructif de Cuba et sur sa contribution constante à la compréhension et à la coopération dans le domaine des droits de l'homme.

Nous continuerons de rejeter catégoriquement les initiatives politisées et interventionnistes qui tentent de s’imposer comme une pratique de cet organe, totalement éloignée de l’esprit de dialogue et de consensus si nécessaire en ces moments déterminants pour l’humanité.

Nous continuerons à défendre une vision universelle, mais depuis le Sud, en faveur des intérêts légitimes des pays en développement. Nous réaffirmons notre attachement à la paix, au multilatéralisme et à la pleine réalisation de tous les droits de l’homme pour tous.

Merci beaucoup.

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