Monsieur le Président,
Il y a trente ans, lors du premier Sommet mondial pour le développement social, il a été convenu de placer les personnes au cœur du développement et de prendre comme objectifs prioritaires l’élimination de la pauvreté, la réalisation du plein emploi et la promotion de l’intégration sociale. Les accords de Copenhague restent une chimère.
L'année 2030 approche à grands pas. Il est désormais évident qu'aucun des Objectifs de Développement Durable convenus dans le cadre de l'Agenda 2030 ne sera atteint dans les délais prévus.
Il y a eu un manque évident de cohérence entre les accords conclus lors des Sommets et les véritables priorités politiques et de financement des pays développés.
Alors que les ressources internationales disponibles pour atteindre ces objectifs ont été totalement insuffisantes, les dépenses militaires ont augmenté pendant neuf années consécutives. Tout porte à croire que dans les années à venir, ces dépenses augmenteront encore plus rapidement, au détriment de la paix et du développement durable.
Il ne peut y avoir de véritable accès au financement du développement lorsque les pays du Sud sont contraints de dépenser davantage pour le service de la dette que pour la santé, l'éducation et le plein emploi.
Le monde n'a jamais été aussi inégal, ni les inégalités aussi profondes. Les pays riches continuent de privilégier la préservation d'un ordre international qui transfère les coûts les plus élevés et les bénéfices les plus faibles aux pays du Sud. Quelques-uns concentrent le pouvoir politique et économique et décident pour tous les autres.
Un ordre mondial dans lequel plus de 400 millions de personnes ne parviennent pas à trouver un emploi et le nombre de jeunes qui ne travaillent ni n’étudient, atteignant désormais 260 millions, continue de croître, ne peut être durable. Sans progrès vers le plein emploi et un travail décent pour tous, la pauvreté ne peut être éliminée.
La pratique consistant à imposer des mesures unilatérales en tant que moyen de coercition politique et économique à l'encontre des pays du Sud constitue un obstacle aux efforts déployés visant à atteindre un développement durable et doit cesser.
La réunion de Doha ne peut pas être un simple sommet de plus. Elle doit avoir un impact réel sur la vie et les moyens de subsistance de la majorité des personnes vivant dans les pays du Sud.
Cuba réaffirme son engagement à participer à ce processus, centré à New York, de manière transparente, constructive et proactive, comme elle l’a fait il y a 30 ans.
Nous plaiderons pour que le sommet, entre autres résultats, adopte des engagements et des actions concrètes en matière d'éradication de la pauvreté, d’emploi plein et productif, de travail décent pour tous et d'inclusion sociale.
Merci beaucoup.
